Régulièrement, en association avec le magazine-web Histoire-Genealogie.com, je viendrai sur Geneablog vous relater un entretien avec une personnalité marquante de la généalogie, l'histoire, et la vie de nos ancêtres.
Dans la même continuité, j'ai interviewé il y a quelques jours Thomas Delvaux, qui s'apprête à publier un ouvrage sur les châtelains de Saint-Omer (étude généalogique, historique et héraldique). Ce travail n'est disponible qu'en souscription et comporte plus de 400 pages, environ 120 blasons en couleurs, et une cinquantaine de tableaux généalogiques. Cet ouvrage est préfacé par le maire de la ville et sera présenté au public le 15 décembre prochain :
1) Thomas Delvaux, qui êtes-vous ?
• Audomarois de souche et de coeur, je m'intéresse à l'histoire depuis que j'ai environ 10 ans. Pour autant que je me souvienne, ma vocation historique est née en 6ème en suivant les cours d'histoire de feue Mme Monique DUCROCQ, professeur au collège Saint-Bertin à Saint-Omer. Ce livre lui est dédié. Mon intérêt pour la discipline généalogique est un peu plus récente : à l'adolescence j'avais pris l'habitude de recopier les filiations mises à la fin des ouvrages... de fil en aiguille, je n'ai pas encore fini de compléter mes notes. Étudiant à l'université d'Artois puis, doctorant ès Histoire et Civilisations, j'ai publié de nombreux articles au profit de plusieurs journaux et revues sur des thèmes aussi riches et divers que l'Audomarois, la généalogie, la noblesse ou l'héraldique. Membre de la Société Académique des Antiquaires de la Morinie depuis 2002, je participe à la vie de cette société savante par la mise en place d'inventaires de fonds d'archives et de conférences. Je suis membre de la S.A.A.M.A.M.G.R. (Société Amicale et d'Aide Mutuelle des Artistes Musiciens de la Garde Républicaine) depuis 2007. Héraldiste, j'ai recréé les armes de Curvalle (Tarn) à partir de l'histoire de ce village.
2) Comment et pourquoi vous est venue l'idée d'écrire cet ouvrage sur la Maison de Saint-Omer ?
• Les Châtelains de Saint-Omer sont alliés avec de nombreuses familles, en particulier dans l'actuel nord de la France et la Belgique. Au début mon étude ne devait être qu'une note de bas de page pour un ouvrage (en cours) sur la famille Sainte-Aldegonde que j'écris avec François CARON : les Saint-Omer en sont alliés et je trouvais qu'étant natif de Saint-Omer et étant alors sur place, il y avait là une opportunité pour faire quelque chose de correct. J'ai commencé par prendre la base (Arthur Giry) que j'ai complété par une autre source puis une 3°, arrivé à ce stade, comme bien souvent en généalogie, plus rien n'était cohérent et quelques contradictions se sont fait jour. 5 ans plus tard et plus de 400 pages plus tard, ces approximations commencent à trouver des réponses.
3) Pour cette étude, quelle fut votre démarche de travail ?
• Assez rapidement, je me suis aperçu que la chronologie n'était paradoxalement prise au sérieux que depuis très récemment. Trop souvent, j'ai été confronté à des schémas irréalistes : "j'ai 5 ans, je suis marié, j'ai un enfant ou j'ai plus de 50 ans, je viens de me marier, je fais 11 enfants à ma femme, je pars à la croisade (à 70 ans !) où je meurs au combat" Un de mes objectifs essentiels a été de démêler le vrai du faux dans ce fatras en particulier en mettant à profit les éléments chronologiques des familles alliées. Là aussi, ce n'était quasi-jamais pris en compte. J'ai donc contrôlé la véracité chronologique de l'ensemble de cette dynastie pour toutes les branches, ce qui m'a permit de corriger de nombreuses erreurs tant pour les Saint-Omer que pour certaines familles alliées (Créquy notamment).
• L'autre démarche essentielle a été de retrouver et de rassembler l'ensemble des branches de la famille de Saint-Omer : plusieurs branches ont changé de nom et il n'a pas été toujours facile d'en retrouver la trace. On connaît les châtelains, les Zuytpeene, les Morbecque voire les Wallon-Cappel mais c'est là oublier les branches parties aux croisades, installées en Angleterre, en Normandie ou dans le Centre de la France. Le temps a estompé une bonne partie de la filiation existante qu'il s'est agit de tirer de l'oubli.
• Outre les travaux où les Saint-Omer apparaissent, de nombreux centres d'archives ont été fouillés : Saint-Omer, Lille, Arras, Paris, Gand, Tournai, Bruxelles, ... J'ai également eu divers contacts en Grèce ou en Italie notamment pour certains points particuliers. il eut été pour moi parfaitement inconcevable de présenter un travail où une piste eût été négligée : là où les Saint-Omer sont passés, je me suis efforcé de retrouver leurs traces. Pour cette raison, beaucoup de documents inédits ou confidentiels ont été utilisés et sont publiés dans cette étude : chartes et chroniques médiévales, ouvrages du XVII° siècle à maintenant, armorial, généalogies, sceaux, état civil, gros notarial...
4) Pouvez-vous nous présenter le contenu de cet ouvrage, son intérêt pour les historiens et les généalogistes ?
• Cette étude est la première faisant une synthèse de l'ensemble des branches ayant existé tant en France qu'en Angleterre, en Grèce ou en Galilée.
• On peut distinguer 2 parties : la généalogie (238 pages) et les notices historiques (220 pages).
• La généalogie est la filiation agnatique de l'ensemble des Saint-Omer depuis le premier d'entre-eux au Xème siècle. A chaque fois, un aperçu de l'ascendance des alliés (renforcé par des tableaux) est indiqué en note.
• Les notices (notices historiques, domaines possédés, étude sigillographique, armorial, tableaux généalogiques, transcriptions, bibliographie, documents divers) permettent d'alléger le corpus généalogique tout en précisant le rôle des personnages dans le contexte historique qu'ils ont connu. Les croisades, la guerre de 100 ans, l'architecture, la sigillographie et l'héraldique y sont tout particulièrement développées.
5) Actuellement, faites-vous des recherches historiques et/ou généalogiques sur un sujet particulier ? Si oui lequel ?
• J'ai plusieurs projets en cours : entre autres, continuer l'étude des Sainte-Aldegonde, soutenir ma thèse ("comment on écrit l'histoire généalogique à l'époque moderne" pour donner un vague aperçu de la problématique), et à mes heures perdues j'essaye de comprendre comment fonctionne la numérotation des 392 Heinrich Reuss... Pas mal de travail en perspective donc ! Pour info, les Reuss sont une famille allemande encore représentée de nos jours. Elle est un peu particulière : depuis le XIIème siècle, tous les garçons s'appellent Heinrich sans autre prénom, ce qui a donné lieu à une demi-douzaine de règles de numérotation pour s'y retrouver et plus d'une dizaine de réinitialisations du compteur suivant les branches et les périodes : au final, il s'agit de comprendre (par exemple) pourquoi le 26 est père du 11 et du 25 (lui-même beau-fils du 29) qui a eu le 54 (marié à la fille du 43). Ça paraît peut-être un peu compliqué là, mais d'ici quelques temps, je pense faire une publication pour en expliquer la logique.
Entretien entre Thomas DELVAUX et Thierry SABOT.
Pour en savoir plus :
§ Morinie : Lien pour la souscription à l'ouvrage.
§ Bibliogen : Autre lien concernant le livre.
I have several projects under way: among other things continue the study of St. Aldegonde support my thesis ("how to write family history in modern times" to give a vague outline of issues), and my spare time I try to understand how the numbering of the 392 Heinrich Reuss ... A lot of work ahead of it! FYI, the German Reuss family are still represented today. It is a bit special: from the twelfth century all boys called Heinrich no other name, which has resulted in a half-dozen dialing rules to navigate and more than a dozen reboots following counter branches and periods.Yeah,i like the place very much,i hope that i can go to there.
Rédigé par : ffxiv gil | 14 septembre 2010 à 03:17