La « Grande Guerre » terminée, après avoir travaillé dans les usines d'armement à fabriquer des obus (réquisitionnées pour participer à l'effort de guerre), beaucoup d'entre elles se sont retrouvées veuves avec des enfants à charge, ou ayant perdu leur fiancé et leur avenir ; Les femmes se sont libérées soudainement !
La femme s'émancipe, elle a à cœur de changer de vie, ne plus être qu'un objet. La femme s'affirme, elle se coupe les cheveux courts à la mode de Louise Brooks, elle soigne sa silhouette, elle fait du sport, les robes raccourcissent, et elle n'hésite pas à conduire une automobile...
La femme aime les voyages, et fréquente certains cafés réputés de la capitale, comme La Coupole, La Rotonde, l'Apollo, etc. dans lesquels on y prend le thé, mais aussi où on peut s'encanailler dans ce genre d'endroits pour y danser librement les nouveaux rythmes du Charleston, java, et tango. Mais aussi y rencontrer des artistes célèbres (Aragon, Pisasso, Cocteau, Radiguet..).
Ce sont les prémices de la Mode Parisienne, les créateurs font des miracles pour « les biches qui veulent plaire », le début des grand couturiers (Patou, Chanel, Lanvin, Vionnet,...) qui ont encore leur renommée de nos jours.
Galliera est une exposition organisée par la Ville de Paris pour se replonger dans les années folles (1919-1929), décennie qui a vu naître la femme moderne.
Sophie Grossiord, la commissaire de l'exposition a sélectionné, parmi les mille pièces des années 1920 du fonds Galliera, 170 vêtements et 200 accessoires de la garde-robe d'une garçonne très parisienne. Les modèles sont signés des plus grands couturiers de l'époque.
« L'ambiance d'un thé dansant ouvre l'exposition : une toile de Pierre Sicard, figurant le Pigall's, trône au milieu des robes charleston. Des robes, sans manches, taille basse, à quilles, fentes et franges pour le mouvement. L'épure des lignes "tube" contraste avec la surcharge des broderies de perles et paillettes qui animent les soies aux galons de strass simulant sautoirs et ceintures.
En prémices, la tunique de Paul Poiret, coupée dans une nappe russe, rappelle que le couturier fut le premier, dès 1903, à supprimer baleines et corsets pour libérer le corps. Le fourreau à l'antique (ayant appartenu à Isadora Duncan) de Mariano Fortuny, artiste espagnol, peintre, graveur et photographe, marque la synergie entre tous les arts. Cette robe aux plissés presque invisibles, brevetée en 1909, était vendue roulée dans une boîte, comme la ligne Pleats Please du couturier japonais Issey Miyake, quatre-vingt-quatre ans plus tard.
Dès la première salle, le ton est donné : Joséphine Baker chante J'ai deux amours, mon pays et Paris... et danse dans la Revue nègre. Le film de 1925 est projeté sur un petit écran digne des frères Lumière. Un trésor provenant des archives Gaumont-Pathé comme la plupart des documents sonores, avec ceux du Centre national de la cinématographie et ceux de l'Anthologie de la chanson française : du film Mistinguett essaie un scooter au bois de Boulogne (1920) aux chansons Elle sait conduire une automobile... Cécile et Elle a perdu son pantalon.
Le clou de la scénographie de ces Années folles est l'exposition de 1925. "La mode y prend sa place dans les arts décoratifs avec une centaine de couturiers sous la direction de Jeanne Lanvin", rappelle Sophie Grossiord. Film et photos témoignent de cet âge d'or de l'Art déco, du Pavillon de l'élégance aux quarante boutiques installées sur le pont Alexandre-III, dont celle de Sonia Delaunay baptisée "simultanée", avec ses manteaux tissés en vagues, étole et sac assortis. "Ce n'est pas le style de 1925 que j'ai créé, c'est le style moderne", affirmait-elle en 1967. Le moderne n'étant pas pour l'artiste un goût contemporain et éphémère, mais un ordre éternel et permanent. »
Pour en savoir plus :
§ Les Années folles 1919-1929
Galliera, Musée de la mode de la Ville de Paris
10, avenue Pierre-Ier de-Serbie - Paris-16e. M° Iéna-Alma-Marceau.
Tél. : 01-56-52-86-00.
Tous les jours sauf le lundi, de 10 à 18 heures ; samedi et dimanche de 14 à 18 heures. 7 €, 5,5 € et 3,5 €.
Jusqu'au 29 février 2008.
§ Paris.fr : Exposition « Les années folles » 1819-1929
§ Le Monde : Article de presse
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