Ayant eu communication d’une étude généalogique diligentée par Ancestry.fr, on peut en évoquer quelques points ici :
Différentes agences ont enquêté en France, Allemagne, Italie, Suède, Royaume-Uni et Australie.
Il en résulte que pour les Français la mémoire généalogique familiale est d’environ 115 ans soit 3 générations ce qui amène vers 1892. Cependant la connaissance du lieu de naissance des grands parents n’est que de 63%, le nom de jeune fille des grands mères n’est connu que de 55%, la profession des grands pères l’est par 69% et s’ils ont fait la première guerre mondiale 79% des sondés le savent.
Par contre le thème de l’émigration semble bien connu dans les familles avec 80% de réponses positives. Cela n’étonnera pas les généanautes qui voient depuis des années l’engouement pour les recherches sur les sites de l’émigration d’Ellis Island et CastleGarden, sans parler de l’exploration avec les liens listant les ports d’embarquement et les pages de recensements US. Ancestry indique d’ailleurs avoir près de 7.500.000 noms d’émigrants français vers les US de 1820 à 1960 dans ses collections.
Si les premiers chiffres sont moyens, cela n’empêche pas que 78% des personnes ont le sentiment que connaître l’histoire de leur famille est important. Et les fêtes de Noël verront se rassembler deux (25%), trois (36%) ou même quatre générations (11%) à cette occasion.
Les résultats de ces sondages montrent pour l’Europe une certaine proximité entre la France, L’Italie et l’Allemagne. La Suède et le Royaume Uni marquent quelques particularités. Sur bien des points l’Australie lointaine semble avoir un besoin plus marqué de connaître ses racines. Cela tient peut-être à l’éloignement de cette île continent.
Pour en savoir plus : § Connaître : Résultat de l'étude § Geneapass : Plusieurs liens sur l'émigration Illustration : Ancarpost
Bonjour,
Je ne connais pas les tenants et les aboutissants de cette enquête mais ramener la mémoire familiale à 115 ans, en moyenne chez le Français de base d'aujourd'hui, suscite un peu mon incrédulité. En l'absence d'écrits du for privé (livre de raison, journal intime, correspondances,...) ce me semble un peu utopique...
Ou alors entendons nous sur le terme "mémoire". S'il s'agit de savoir "quand qu'il est né grand Pépé Jacquot" ou ce genre de détail insignifiant voire même de rapporter une anecdote ou deux - qui nous parvient plus ou moins déformée comme au dernier destinataire du jeu du téléphone arabe - je veux bien croire, qu'à la rigueur, les braves gens du troisième âge d'aujourd'hui puissent encore se souvenir de cela. Pris dans cette acception le terme "mémoire" me fait doucement sourire.
Un certain Jean-Louis Beaucarnot dans plusieurs de ses ouvrages, et notamment dans "Trésors et secrets de la généalogie" écrit qu'une enquête lui a permis de lui montrer que "lorsque cette mémoire n'était pas de première main, sauf si elle était relayée et consolidée par un écrit, elle dépassait rarement une génération voire exceptionnellement deux". Il ajoute surtout : "J'ai pu également constater que cette mémoire butait le plus souvent sur les étapes-charnières de notre histoire". Jean-Louis Beaucarnot donne pour exemple quelques souvenirs marquants relatifs aux privations et aux douloureuses conséquences des guerres contre l'Allemagne, rapportés de père en fils et de fils à petit-fils; bribes de souvenirs anciens - et non "mémoire familiale" - dont les plus vieux peuvent remonter, selon Jean-Louis Beaucarnot, à 1870.
Ce qui est le plus important surtout, c'est que "pour qu'une information ancienne demeure, elle doit impressionner les esprits...". Dans ce cadre, retiendra-t'on ces petits riens qui caractérisaient pourtant l'arrière-arrière-grand-père qui s'appelait Paul et non pas Jacques, qui préférait les pommes aux poires, qui vivait dans une maison en toit de chaume et dont le sol d'icelle était en terre battue comme celles de ses voisins, qu'il avait un chien et un chat (d'ailleurs jamais inventoriés dans les inventaires de biens meubles), etc. ?
En conclusion, je n'ai rien contre Ancestry dont les intentions sont probablement louables ni contre cette enquête qui cependant véhicule, à mon humble avis, des informations fallacieuses.
Cordialement,
Mathusalem
Rédigé par : Mathusalem | 15 décembre 2007 à 15:48
Bonjour Mathusalem...;-)
peut-être un rien tranché comme appréciation.
Avec l'allongement de la vie, les aïeux sont très présents actuellement et peut-on dire qu'âgés de 75ans et plus, ils ne savent rien de leurs parents et gds parents et seraient incapables d'en parler à leurs descendants ?
Qu'ils ne soient pas à même de faire un cours magistral de socio ou d'histoire contemporaine sans doute mais cela ne les empêche pas de mettre de la chair et de la vie dans leurs récits familiaux.
Mais même sans prétendre écrire une "oeuvre" c'est ce que j'ai tenté de faire avec ma petite série de 7 notes "La questionnneuse"
http://geneablog.typepad.fr/geneablog/2006/12/la_questionneus.html
Quand à la mémoire orale il y a du bien et du moins bon, voir par ex.
http://geneablog.typepad.fr/geneablog/2007/05/la_mmoire_famil.html
Bien cordialement
Rédigé par : France A. | 16 décembre 2007 à 00:06