Le couvre-chef immortalisé par Delon, Belmondo et Indiana Jones fête ses 150 ans. À Alessandria, dans le Piémont, on travaille encore le poil de lapin selon la tradition...
Pourquoi c'est beau, un Borsalino ? Affaire de matériaux et de savoir-faire. Affaire de tenue mais de souplesse, de douceur mais de solidité, de régularité du feutre, de chaleur, de respiration, de confort. "Il y a dans la forme, dans le traitement du feutre, un je-ne-sais-quoi qui rend ces chapeaux immédiatement confortables. Ce petit plus n'est pas facilement définissable, mais il est question de finesse, d'équilibre", explique Michel Curchod, patron des trois boutiques Coup de chapeau en Suisse et fan de la marque.
On dit Borsalino, une forme apparaît : chapeau d'homme à petit bord sec, avec des creux sur les côtés – dans le lexique chapelier, ce sont les "coups de poing" ou encore les "yeux" – et un creux sur le dessus de la calotte – la "rigole" – enfoncé ce qu'il faut pour faire jouer du regard celui qui le porte. Un chapeau pour voir sans être vu. Mais ce chapeau-là n'est qu'un modèle parmi de très nombreux : Borsalino a fait des gibus, des melons, des hauts-de-forme, des couvre-chefs pour cow-boys, des casquettes, jusqu'à des casques de moto récemment. Et autant pour les femmes : des bobs, des feutres androgynes, des cloches de toile, des turbans, des pagodes et même des bibis en plumes de paon et faisan pour celles qui assument le chapeau-bijou.
En 1857, Giuseppe Borsalino était un petit cancre d'Alessandria devenu apprenti chapelier parce qu'il fallait bien manger et qu'Alessandria, entourée d'eau, était destinée par la géographie et la nature à fabriquer des chapeaux de feutre.
Borsalino père a su se différencier des soixante-dix chapeliers de la ville en assouplissant le feutre mieux qu'eux. Ses chapeaux étaient les plus fins, les plus confortables. Bientôt, il innove avec son modèle creusé – effet de la souplesse acquise –, le fameux chapeau qu'on appelle Borsalino. Tout ça parce qu'un militant politique, Cristiano Lobbia, s'était pris un coup de massue sur la tête lors d'une manif houleuse et avait inventé le chapeau défoncé.
La méthode n'a pas tellement changé. Un beau feutre demeure un amas de poils d'animaux, agglutiné par de la vapeur, pour réduire, solidifier sans rigidifier. Il faut toujours vérifier les cloches de poil pièce par pièce, les retourner dans tous les sens, les cuire, puis les mouler l'une après l'autre selon les modèles et les tailles. Toujours polir le poil au papier de verre, fignoler avec des bandeaux de cuir ou de tissu, des doublures de soie.
Un chapeau, c'est du feutre ou de la paille, une "protection extraordinaire contre les éléments et les importuns", de l'avis de Michel Curchod. Un accessoire qui vaut d'autant plus qu'il pèse peu en grammes et beaucoup en légendes.
Borsalino n'est pas le seul à avoir laissé son nom à un couvre-chef : John B. Stetson a également, au XIXe siècle, laissé le sien à un chapeau porté par les cow-boys et popularisé par une tournée de Buffalo Bill. Inventé dans les années 1860, ce chapeau à larges bords, destinés à protéger les yeux du soleil, a d'abord été vendu dans le Colorado sous le nom de Boss of the Plains, avant de prendre le nom de son inventeur.
Le panama, contrairement à ce que laisse penser son nom, est d'origine équatorienne. Il est fabriqué à partir de fibres découpées dans des feuilles de lataniers (une variété de palmier). Son nom viendrait de l'époque du creusement du canal : les cadres occidentaux baptisèrent ainsi ce couvre-chef qui permettait aux Indiens de supporter les ardeurs du soleil pendant leur labeur.
Liens :
§ Courrier International : Article de presse
§ Antan : Fabrication des chapeaux au XVIIIe siècle
les plus beau chapeaux du monde. . . c'est Borsalino, quel classe, le mien je l'ai acheter sur le net: www.maisondulac.fr
il y a un trés bon choix.
a+
Rédigé par : christophe | 09 avril 2009 à 17:06