Inauguré le 22 février par Nicolas Sarkozy, l'Historial Charles-de-Gaulle du Musée de l'armée, entièrement multimédia (Le Monde du 23 février), est emblématique des mutations en cours aux Invalides, à Paris. Le monument estompe progressivement sa dimension militaire et pourrait abriter dans le futur, un grand centre dédié à l'histoire de France.
Le vieil hospice bâti par Louis XIV pour ses soldats héberge aujourd'hui pas moins de 49 organismes civils et militaires, dépendant de six ministères et un secrétariat d'Etat. On y trouve, sur 16 hectares en plein coeur du 7e arrondissement, deux églises, quatre musées, un hôpital, deux commandements militaires, des organisations d'anciens combattants. Des lieux aussi ouverts que le tombeau de Napoléon et des endroits ultra-fermés, comme le Groupement interministériel de contrôle (responsable des écoutes téléphoniques extrajudiciaires).
Le Musée de l'armée, qui occupe un quart des Invalides, a entrepris de se transformer en musée de l'histoire militaire de la France, et non plus seulement en collection d'objets guerriers. Un plan de modernisation de la muséographie, baptisé Athéna, a débuté en 2003 et doit se poursuivre jusqu'en 2010, pour un coût total de 72,4 millions d'euros.
Le Musée de l'armée aimerait gagner un millier de mètres carrés supplémentaires, et devrait traiter des guerres d'Indochine, de Corée, puis de celle d'Algérie, et de la décolonisation. En prévision aussi, un centre de recherche et de collections permanentes dédié à l'histoire militaire et civile de la France, ainsi qu'une galerie chronologique de l'histoire de France de 3 000 m2, pour un coût approximatif de 13 millions à 15 millions d'euros.
Histoire de l'Hôtel des Invalides
Roi guerrier, Louis XIV a quadruplé les effectifs de l'armée. Pour éviter que les soldats démobilisés, sans ressources, forment des bandes de pillards, il décide en 1670 de leur fournir le gîte et le couvert dans un "hôtel royal des invalides". Caserne, hospice et hôpital, le lieu doit accueillir les vétérans, les soldats blessés et les vieux officiers nécessiteux. Construit par l'architecte Libéral Bruant dans un classicisme sévère, l'hôtel est complété par Jules Hardouin-Mansart, qui édifie l'église royale et son dôme de 101 mètres de haut. Les Invalides traversent la Révolution et l'Empire sans grands changements. Mais Napoléon Ier leur confère une dimension nouvelle, en y transférant la sépulture de grands hommes de guerre : Turenne et Vauban. En 1840, c'est le tombeau de Napoléon lui-même que Louis-Philippe aménage sous le dôme, achevant d'en faire un Panthéon militaire. Après la guerre de 1870, la IIIe République institue une pension pour les militaires. L'hôtel perd l'essentiel de son objet. En 1905, le Musée de l'armée y est créé par la fusion du Musée de l'artillerie, du Musée historique de l'armée et du tombeau de l'Empereur. L'histoire moderne des Invalides commence.
Pour en savoir plus :
§ Le Monde : Hôtel des Invalides - article de base de cette note
§ Hôtel des Invalides - 129, rue de Grenelle - 75007 Paris
De 10h à 17heures - de 6 à 8 €, gratuit pour les moins de 18 ans
Tél. 01.44.42.38.77
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