Tout le monde le sait, l’ordonnance de Villers-Cotterêts a été signée il y a maintenant 469 ans, le 10 août 1539 par François 1er. Cette ordonnance exigeait que tous les actes administratifs et judiciaires soient rédigés en français. Cette date marque le début officiel de l’unification de la langue dans le royaume.
Bien que moult personnalités, célèbres ou moins connues, se soient ingéniées à rendre effective cette ordonnance, on sait que son application pratique a nécessité des siècles. Le premier à s’y atteler est du Bellay qui écrit en 1549 une « Défense et illustration de la langue française ». Charles Quint aussi y croyait aussi, lui qui énonçait : « La langue française est langue d’état, la seule propre aux grandes affaires ».
Il faudra attendre plus de deux cent ans pour que le parlement anglais vote l’Acte de Québec qui permet à nos cousins d’outre Atlantique de conserver la langue française.
En 1794, la Convention, sur proposition du député Barère, décide que le français est la langue obligatoire pour les documents publics. On envoie des professeurs dans tout le territoire, mais rien n’est encore fait : le breton, le basque et l’alsacien ont encore de beaux jours devant eux.
Voyageons un peu dans le temps ; nous voilà au milieu du XXe siècle. Les langues régionales commencent à reculer, du moins officiellement. Dans les chaumières, on tape sur les doigts des enfants qui parlent en patois, mais on n’en continue pas moins à le faire entre adultes. Nos voisins belges, qui connaissent également des problèmes linguistiques, choisissent une autre voie : ils instaurent en 1963 trois langues officielles : le français, le flamand (ou néerlandais) et l’allemand.
Ce n’est que le 25 juin 1992, il y a tout juste 16 ans aujourd’hui, que la phrase suivante est ajoutée à l’article 2 de la Constitution de 1958 : « La langue officielle de la République Française est le français ». Seize ans, c’était hier pour nous qui côtoyons régulièrement le XVIIe siècle.
L’actualité nous montre que la bataille, bien engagée, n’est pas encore gagnée. D’un côté, on nous affirme – ce que nous autres généalogistes savions déjà – que les langues régionales font partie de notre patrimoine. Et c’est plutôt une bonne nouvelle. D’un autre côté, le quotidien, la propagation ultra rapide de nouveaux modes de communication, de nouvelles « modes », de nouveaux appareils, s’opposent farouchement à la stabilité d’une langue en perpétuel mouvement (sans jeu de mot, ni allusion !). Et ça me paraît plus inquiétant.
Souhaitons juste que le langage SMS ne s’impose pas trop. Nos descendants auraient sûrement autant de mal à déchiffrer le français que nous en avons avec le « vieux françois ».
Entre histoire et science-fiction, notre bonne langue française est ballottée. Mais elle fera encore parler d’elle pendant longtemps : tout comme le bois dont on fait la langue éponyme, elle est vivante et bien vivante.
Un dernier conseil : à l’approche de vos vieux jours, avant de passer de l’autre côté, révisez votre latin, ça peut servir : c’est une langue morte !
Bonjour,
[...] A qui le dites vous !! Moi qui suis de la génération 70, lire ces nouveaux codes de communication, la croix et la bannière ; nous mettons plus de temps à essayer de déchiffrer que de réécrire la pensée en bon français !!
En espérant malgré tout que les nouvelles générations sauront toujours écrire et parler le français tout court ; le dialecte est un "plus" et ma foi s'il n'était pas appris, empêcherait-il d'oublier d'où l'on vient ?! L'éducation parentale a son rôle à tenir, sans doute..
Et le latin, même langue morte, quels souvenirs !
Je me demande d'ailleurs, si l'éducation nationale le propose encore dans les 1er et 2nd cycles ?!!
Cordialement,
Rédigé par : Meriam R | 25 juin 2008 à 13:36
J ai appréciée visiter votre site qui est très instructif, bonne continuation.
Rédigé par : comparateur mecanique | 12 octobre 2012 à 19:20