Lors de la seconde guerre mondiale (1939-1945) la ville de Strasbourg fut évacuée le 2 septembre 1939 vers le Sud-Ouest soit environ 100 000 personnes. Le 8 septembre le secrétaire général du Bas-Rhin indiquait qu'il ne restait qu'un millier d'habitants dans ce qu'on appelait "Strasbourg maintenu" dont ceux de la défense passive.
On peut lire dans le livre "Affaire d'Alsace" (1990 ed. Nuée Bleue)du préfet +René Paira
"En une journée, toutes les administrations, tous les services, tous les habitants quittèrent la ville. Il restait quelques éléments très peu nombreux chargés de la sécurité : pompiers, électricité....
Je conserve de ce Strasbourg un souvenir particulièrement émouvant. J'avais rencontré à Riquewihr l'abbé Hoch, le dirigeant des choeurs de la Cathédrale. Il était resté en contact avec un certain nombre de musiciens et de choristes. Nous décidâmes de célébrer une messe de minuit dans la crypte de la cathédrale.
Au coeur de la cité déserte, ces chants de la Nativité constituaient une manifestation de foi et d'espérance dans une atmosphère d'une gravité poignante. En sortant du culte, il avait neigé et ce manteau blanc immaculé qu'aucune roue, aucun pas, n'avait foulé soulignait l'angoissant abandon de l'Alsace."
Au détour d'une page de notre quotidien régional le 1.9.1988 "Les dernières Nouvelles d'Alsace" j'avais
noté un courrier du préfet Paira faisant suite à un article "Drôle de guerre, drôle de ville" Il écrivait :
"...sur des cartes postales de la cathédrale, je fis imprimer l'autorisation de participer à cette messe....J'ai conservé sur moi pendant toute la guerre dans les camps allemands la carte de l'espérance de la cathédrale. Je la remis après la guerre à Charles Frey (maire de Strasbourg) et je suis convaincu que certains participants à cette messe de minuit exceptionnelle conservent le document qui l'a marquée. Le bimillénaire (de la ville) serait une belle occasion pour les retrouver."
C'est ainsi qu'il me revint en mémoire que je conservais l'une de ces cartes, celle de mon grand père A. Falbisaner (1884-1949) resté dans Strasbourg maintenu qui en tant qu'ingénieur du feu avait rejoint les pompiers en septembre 1939.
Je pris contact avec le préfet Paira qui fut très heureux de recevoir cette information et m'écrivit. Il me relata ses deux rencontres avec mon grand père à Noël 1939 et en 1947. C'est de cet évènement qu'ils se souvenaient alors avec émotion.
A la veille d'un nouveau Noël ces souvenirs me reviennent en mémoire et je les partage avec vous qui me lirez peut-être.
Joyeux Noël à tous.
Pour un complément sur l'Alsace 1939-1945 voir:
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