"Depuis le Haut Moyen âge, la vie religieuse a toujours été très riche à Meulan. Dans un ouvrage qui vient de paraître, Madeleine Arnold-Tétard dévoile tous les mystères de la très catholique cité.
Avec ses couvents, ses quatre églises (Saint-Nicaise, Saint-Nicolas, Notre-Dame (évêché de Rouen) et Saint-Jacques (évêché de Chartres), ses prieurés, « Meulan a connu une vie religieuse à nulle autres pareille », affirme Madeleine Arnold-Tétard dans son dernier ouvrage de recherches. L'historienne s'est plongée cette fois dans le passé religieux de la cité de la rive droite.
Sans la prestigieuse lignée des comtes de Meulan, il serait rien de la dévotion meulanaise. C'est à Galeran II, que l'on doit l'église Saint-Nicolas, faut-il le rappeler. Madeleine prend soin de replacer cette histoire religieuse dans une perspective qui va du Haut Moyen âge à la fin du XIXe siècle.
Jusqu'à présent, on savait peu de chose des vicissitudes du prieuré de Saint-Côme et Saint-Damien crée au Xe siècle sur l'Ile-Belle, ou encore du prieuré Saint-Nicaise vers 1062-1066. L'histoire des Annonciades que Louis XIV créa au XVIIe siècle sur ses fonds personnels est en revanche mieux connue.
Avant la Révolution française, qui entama une sévère déchristianisation de la ville, on le comprend bien, car Madeleine ne manque pas d'y insister, des personnages clés ont animés les riches heures du diaconé, ainsi Charlotte Dupuy fut la première religieuse qui prit en main la vie du couvent des Annonciades fermé par la Convention nationale en 1791.
Cette religieuse s'est rendue célèbre pour avoir prié longuement Saint-Avoye afin qu'Anne d'Autriche donne un dauphin au royaume. On disait alors que Saint-Avoye, qui attirait de nombreux pèlerins à Meulan, avaient ce pouvoir « de rendre la voix aux petits enfants ».
Le couvent se dota par la suite d'un hôpital, l'Hôtel-Dieu, où l'on disait des messes pour les malades. Lorsque l'hôpital a été laïcisé, la maison Berson, administrée par les sœurs de Saint-Paul (à partir de 1892), que la ville vient d'acquérir pour y réaliser un centre culturel, le remplaça dans ce rôle.
L'histoire chrétienne de Meulan regorge donc de trésors sacrés, disparus pour la plupart. Qui sait, mis à part les érudits locaux, que l'ordre de Pénitents blancs, un ordre mendiant, s'est installé et a vécu dans son couvent perché sur la colline Saint-Nicolas ? Les jeunes meulanais ignorent sans doute, qu'en lieu et place de l'actuelle mairie construite au XIXe siècle, s'élevait jadis l'église Notre-Dame (détruite en 1882).
De l'autre coté du bras de Seine, dans l'Île du Fort, l'église Saint-Jacques fut quant à elle construite au XVIe siècle sur les ruines d'une ancienne chapelle… Les révolutionnaires muèrent ensuite ces deux édifices en halle aux grains et en grenier à fourrage ! Quant à l'église Saint-Nicaise, rattachée au prieuré, elle fut transformée en arsenal à canons par les Montagnards." (Frédéric Antoine - Courrier de Mantes)
Histoire de la vie religieuse à Meulan
Madeleine Arnorld-Tétard
Éditions MAT
Publication le 30 mai, infos sur le livre
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