Emile Degand (1889-1971) sous-officier cambraisien (médaille militaire - croix de guerre) a connu "la bataille des Ardennes, la terrible bataille de la Marne, la Champagne, le charnier de Verdun, la Somme, l'Aisne, l'occupation en Allemagne".
Ce conflit a fait 18 millions de morts, des millions d'invalides et de blessés.
Il a relaté au jour le jour sa guerre sur cinq cahiers d'écolier totalisant 1105 pages.
L'armistice de la guerre 1914-1918 a été signé entre les alliés et les allemands dans un waggon-restaurant stationné dans la clairière de Rethondes en forêt de Compiègne.
Voici le récit du 11 novembre 1918 à Petite Synthe-Dunkerque (Nord), dans son cinquième et dernier cahier pages 942-943.
"Lundi 11 novembre 1918 - 1562è jour de guerre.
Levé à 7h -à peine clair- un rat nous dérangea bien cette nuit; il rôdait sur sur le plancher du dessus d'où sur nos figures tombaient des saletés. Zut, je ressens une forte douleur à la cheville droite! à quoi l'attribuer? toujours humide et froid.
Tous attendent anxieusement la décision des états-majors.
Enfin nous parvient la bonne nouvelle patiemment espérée depuis trois jours: l'ARMISTICE conclu et suspension des hostilités ce jour à 11 heures. Dépêche donnée à la radio de 5 heures. Cette fois, c'est officiel et on y croit. C'est la joie partout délirante et des groupes se rendent à la poste civile où est affichée officiellement la nouvelle. Et à onze heure les cloches des villages se mettent à sonner, les écoliers claquent des pétards.
Des drapeaux cachés depuis quatre ans sont hissés aux façades. Les canons côtiers et les mitrailleuses brûlent leurs munitions en salves frénétiques. Les voitures de tous genres passent ornées de drapeaux grands ou petits.
L'effusion de sang est enfin terminée. Plus de nouveaux deuils dans les familles, plus de craintes. C'est la vie familiale avec tout son bien-être et son confort qui va reprendre - aussi y-a-t'il là de quoi se réjouir!
J'appris dans la soirée, que courant de l'après-midi à Dunkerque les civils, les Tommies, Belges, Américains et Poilus de France, formèrent un immense cortège précédé par la fanfare d'un bataillon français de territoriaux et bras dessus, bras dessous dans un mélange cosmopolite, tous ovationnèrent place Jean Bart.
Partout retentirent des échos de la Marseillaise, des vivats, des hourrahs...Souvenir, enthousiasme des populations gémissant depuis plus de quatre ans sous un joug odieux et inqualifiable.
Au courrier, une agréable lettre de mon Epouse à qui j'étais heureux de communiquer de suite ma joie et mon bonheur en cette circonstance inoubliable.
En cette occasion, notre popotte pouvait se permettre quelques extras, il n'en fut rien- et un simple verre de bon Montbazillac augmente la ration du jour. IL suffisait pour marquer honorablement la fête occasionnelle de la St Martin. Retournant coucher à 21h, j'aperçus les lumières rotatives des phares de Dunkerque et un peu dans le lointain des feux d'artifice, spectaculaires témoignages d'une joie débordante.
Mardi 12 novembre - levé à 7h après avoir peu dormi en cette première nuit de paix. Repos aujourd'ui en l'honneur de l'Armistice. Les journaux affluent et belle occasion pour les vendeurs.
En première page, les conditions écrasantes, effrayantes, imposées aux vaincus. Trente quatre trop longues à énumérer et de nature à légitimer les 72h de réflexion nous semblant interminables -la dernière portant une durée d'armistice de trente six jours après préavis de quarante huit heures. Signatures Foch, Amiral Wemyss, Mr Erzberger
11h la soupe et dans le calme de personnes bien éduquées, la causerie s'étendit sur la gigantesque bataille mondiale. Celle-ci fut le règlement de comptes tant attendu entre la France et l'Allemagne. Notre défaite de 1870 était rachetée.
13h ordre de réintégrer le matériel car demain, nous devons prendre le chemin de l'occupation en Allemagne...
je m'appele berrehrah mouhamed je cherche des information sur mon grand pere berrehrah mohamed prisonier de guerre a cayen jusqu au 1948
Rédigé par : berrehrah mouhamed | 02 juillet 2012 à 23:51
Bonjour,
Geneablog ne peut pas vous répondre car nous n'avons pas de lien avec les administrations
Cordialement
Rédigé par : France A. | 04 juillet 2012 à 00:19