Régulièrement, en association avec le magazine-web Histoire-Genealogie.com, je viens sur Geneablog vous relater un entretien avec une personnalité marquante de la généalogie, l'histoire, et la vie de nos ancêtres.
Aujourd'hui il s'agit de Michel Lucien, généalogiste, qui vient de publier un ouvrage sur les pigeonniers en Midi-Pyrénées.
Thierry Sabot
Question n°1 : Michel Lucien, pouvez-vous vous présenter et nous décrire votre site consacré à l'histoire et la généalogie de votre famille ?
Je viens d’avoir 60 ans et je suis depuis peu un retraité. Je suis né à Toulouse où j’ai vécu jusqu’à l’âge de 19 ans. A ce moment là je suis parti dans la marine nationale ce qui a créé en moi le goût des photos en découvrant les différents pays de la Méditerranée.
Au retour j’ai travaillé comme électronicien dans différentes sociétés informatiques à Toulouse et Paris et les dernières années comme Ingénieur dans la péri informatique.
Commencée en 1989, ma généalogie familiale comporte actuellement un peu plus de 19.000 personnes. Quelques « cousins » ont apporté leur contribution à l’édification de cet arbre familial, mais les trois quart des patronymes sont le fait de mes recherches personnelles dans les départements du 09, 31, 34, 46, 65, 81, 82 et contrairement à beaucoup de gens vivant en région parisienne j’ai une branche directe et très importante qui vient d’Aubervilliers (93). Officier de Santé de l’armée de Napoléon Charles MICHAUD venait de la région parisienne et épousa à Auterive en 1795 Jeanne Pétronille de LAPERSONNE SABARTIER.
Venant de St Nazaire de Pezan (34) mon ar-ar grand-père Jules FIZE était propriétaire en 1900 du café situé place du Capitole à Toulouse, appelé aujourd’hui « Le Capitoul ».
Un autre aïeul était d’une lignée de lithographes de la rue St Rome à Toulouse en 1858
D’autres personnes comme mon oncle Antonin SYLVESTRE Pionnier de l’Aérospatiale, ami de E.DEWOITINE participa à la nationalisation de la société qui devint l’Aérospatiale.
Tous ces personnages et bien d’autres histoires comme le don du sarcophage de Honor de Durfort à la commune de Miremont (31) par un de mes aïeux, sont consultables en ligne sur mon site (voir le lien en bas de page).
Question n° 2 : Comment est née l’idée d'écrire ce livre sur les pigeonniers en Midi-Pyrénées ? Quelles ont été les grandes étapes de sa réalisation ? Dans quel but ?
J’avais et j’ai toujours dans l’idée de faire un livre sur la famille, mais je ne pensais pas faire un jour un ouvrage aussi important que celui que je viens de faire.
Il y a 4 ans je suis allé assister à un concert de jazz que Marc LAFERRIERE donnait dans une ancienne gare transformée en salle de concert avec repas et possibilité de coucher dans un ancien wagon-lit de l’orient express.
Le lendemain matin avec mon épouse nous avons pris le petit déjeuner avec M. LAFERRIERE et tout en déjeunant il nous demanda qu’allions nous faire de la journée. Je lui dis que passionné de photos et de pigeonniers en particulier nous allions prendre des clichés de quelques-uns dont je connaissais l’existence. Il me dit qu’il donnait chaque année un récital à l’Abbaye de Vauluisant dans l’Yonne et qu’à cet endroit se trouvait un superbe pigeonnier octogonal.
Il m’a permis d’entrer en relation avec Mme DELMOULY (qui a préfacé le livre avec lui-même)
Je pris contact au téléphone avec cette personne, je lui racontais ma passion des pigeonniers et des quelques photos que j’avais fait sur ce sujet.
A la recherche chaque année d'expositions pour compléter la visite des touristes dans cette abbaye, elle me demanda de réaliser une exposition sur les pigeonniers du sud-ouest.
Idée surprenante au départ mais qui finalement me convenait très bien. Cette exposition resta d’avril à mai dans l’abbaye, puis l’office de tourisme de Villeneuve l’archevêque fut intéressé, puis la ville de Migennes etc...
Voyant l'intérêt que portaient les visiteurs à ce type d’architecture méridionale, elle me dit que je devrais essayer de faire un livre sur les pigeonniers de ma région car ils étaient séduisants, variés et possédaient une identité propre, différents des pigeonniers des autres régions de France. C’est ainsi que durant trois ans j’ai pris d’autres photos, réalisé la maquette du livre et fait de nombreuses et difficiles démarches pour trouver un éditeur. Ainsi, je pouvais faire profiter les passionnés et les curieux de photos présentant les plus beaux et les plus insolites pigeonniers de ma région et je pensais ainsi amener les gens à aider à la sauvegarde de ce patrimoine qui tous les jours disparaît peu a peu, victime de l’usure du temps et de l’indifférence.
Question n° 3 : Votre étude montre la diversité architecturale des pigeonniers en Midi-Pyrénées. Comment expliquer cette diversité à l'échelle d'une région ?
J’ai mis en avant la diversité par une classification au plus prés afin de différencier par exemple le type tour ronde classique du nord de la France et le cylindrique de Midi-Pyrénées. Notre région possède une diversité importante du fait de la spécificité de chacun des huit départements dont le sol varie d’un secteur à l’autre, le Causse, le Quercy, la Lomagne, la Gascogne, la vallée de la Garonne etc... Et puis chaque région a une culture du blé plus ou moins importante et donc le pigeonnier est plus ou moins imposant. De plus dans un même département il se trouve que vous avez deux ou trois types de pigeonniers différents et souvent vient en plus un autre type dépendant du maçon du coin qui voulait apporter sa touche particulière.
Question n° 4 : Dans votre ouvrage, vous nous révélez une étrange histoire liée à la consommation de la viande de pigeon par des prisonniers... Pouvez-nous la résumer pour nos lecteurs ?
Il me fut raconté une étrange histoire se rapportant à l’élaboration des vitraux qui ornent de nos jours églises, cathédrales et abbayes. Au Moyen âge, des détenus de droit commun furent emprisonnés dans certaines abbayes et étaient nourris tous les jours avec la viande des pigeons du lieu de détention. Cette chair, pour autant succulente qu’elle doit être consommée avec modération.
Elle peut provoquer assez rapidement certains maux, dont l’acide urique par exemple, les poussées de goutte etc... De ces détenus, nourris exclusivement de pigeons, étaient récupérées les urines, qui servaient ensuite à fixer les couleurs sur les vitraux et notamment la couleur jaune. Les détenus ne pouvant supporter un tel régime, il s’ensuivait une mort rapide.
J’ai retrouvé une histoire similaire dans un livre remarquable consacré aux Pigeonniers de la région de Millau, livre réalisé par M.FAGES André et l’association régionale Los Adralhans, (Colombiers et Pigeonniers) qui disait :
« ... On raconte qu’au XVe siècle, on nourrissait des prisonniers avec des pigeons morts. En effet les corps des malheureux volatiles possédaient une qualité chimique : ils contenaient de l’acide. Et bien sûr, cet acide se retrouvait dans les urines des détenus, urine précieusement récupérée par les maîtres verriers qui l’utilisaient pour fabriquer leur « grisaille », une matière destinée à peindre le verre. Les prisonniers, eux, tombaient comme des mouches : manger du pigeon tous les jours…… »
NB : notes tirées d’un livre « Ombres et lumières des maîtres verriers au XVe siècle »
Question n° 5 : Avez-vous d’autres projets d’ouvrages, d’autres travaux historiques et/ou généalogiques en cours ?
Si mon livre PIGEONNIERS EN MIDI-PYRENEES se vend bien, que l’intérêt est tel qu’une réédition est nécessaire, j’ai effectivement matière à réaliser d’autres ouvrages sur les pigeonniers d’autres régions, département par département, ou région par région, ou bien un ouvrage plus général sur les pigeonniers des régions de notre beau pays.
J’ai effectivement déjà « en stock » des centaines de photos de pigeonniers de plusieurs régions de France, pour passionner et émerveiller les lecteurs, mon premier livre n’étant qu’un aperçu de ce patrimoine.
Par ailleurs, je travaille depuis peu en tant que bénévole avec des personnes de différents organismes de protection du patrimoine régional à inventorier les pigeonniers qui seraient susceptibles d’être classés Monuments Historiques ou bien mis à l’inventaire du patrimoine régional.
Concernant la généalogie, j’ai fait un relevé de 8 communes du Tarn et Garonne représentant 6.500 mariages entre 1792 et 1902, j’ai réalisé la généalogie du secteur ce qui montre le peu de déplacement des gens et surtout que presque tous sont « cousins » par le fait de mariages inter communes. Cela représente plus de 30.000 personnes. Il me reste encore du travail car j’ai encore deux autres communes dont il faut que je relève les mariages. Après cette période j’essayerai de remonter le temps, mais c’est une autre histoire.
Pour en savoir plus :
§ Mlucien : Site personnel de la famille Lucien.
§ Pigeonniers : Présentation de l'ouvrage « Pigeonnier en Midi-Pyrénées.
Nous avons le même âge, des hobbis communs, la photo et la généalogie!
Je fait du jogging régulièrement et sur ma zone d'entraînement, je connais deux pigeonniers à l'abandon!
Eventuellement, je pourrai vous y amener?
Cordialement.
Rédigé par : Clamagirand Gérard | 23 mars 2008 à 20:41
Une étude sur les pigeonniers de Gascogne a été réalisée par les élèves du Lycée Professionnel de BEAUMONT DE LOMAGNE, dans le Tarn et Garonne
Rédigé par : BERBUTO Raphaël | 29 mars 2008 à 00:05
Bonsoir
Hier jour de la fête des mères j'ai eu la chance d'avoir comme cadeau ce superbe ouvrage qui va beaucoup me servir dans mon passe temps favori qui est de faire découvrir des lieux ou monuments grâce à un jeu de piste et une énigme.( jeu gratuit sur internet ) Je vais donc grâce à vous avoir du travail sur la planche
Je recommande à tout le monde ce livre haut de par ses images
Valérie 38 ans de la haute garonne
Rédigé par : DAVINCI | 26 mai 2008 à 19:39
Bonjour !
Je découvre votre blog et j'en suis ravie !
Ayant appris votre présence à l'exposition de Caylus, j'espèrais pouvoir vous rencontrer mais je n'ai pas pu venir.
Nous avons des passions communes dont le goût pour les pigeonniers et la généalogie.
Depuis que je suis à la retraite, je circule dans le Tarn et Garonne à la découverte des pigeonniers : j'en ai environ 150 photos mais je suis loin d'avoir parcouru tout le département...
Il y a de vraies petites merveilles architecturales !
Je serais prête à mettre à disposition des organismes de protection du patrimoine tous mes relevés si cela peut contribuer à leur protection (je note systématiquement les indices géodésiques des pigeonniers photographiés et toutes mes photos sont numériques).
A bientôt peut-être le plaisir d'avoir un contact avec vous.
F.Annie
Rédigé par : FAZENTIEUX ANNIE | 26 juin 2008 à 10:57
Le pigeon voyageur, se disait-il...
Aujourd'hui, il envahit les cours intérieures de nos habitations citadines ; il est plutôt "résidentiel" sédentaire, et bien gras !!
La visite sur mon balcon des petits "spätzele" (moineau en alsacien) et la sérénade de la Pie, c'est beaucoup mieux.
Alors réhabiliter le pigeonnier dans son rôle qui est le sien est une bonne idée.
Je reconnais néanmoins que le pigeon participe un peu au charme véhiculé de la Place San Marco à Venise même si c'est un peu cliché !!
Bonne journée,
Rédigé par : Meriam R | 26 juin 2008 à 12:07