D’un côté, il y a Wasquehal, la ville où j’habite depuis 25 ans. De l’autre, il y a Larnagol, le village dans lequel j’ai une maison depuis 8 ans et où j’aime à recharger mes batteries chaque fois que je le peux.
Wasquehal est une ville, coincée dans la triangle Lille-Roubaix-Tourcoing. Autant dire qu’il y a du monde, et qu’il y en a toujours eu. A l’époque de la révolution, il y avait 1500 habitants, au début du siècle, ils étaient près de 7000, pour atteindre aujourd’hui plus de 18.000. Pour une superficie de moins de 700 ha, cela nous met la densité à 2700 habitants au km2.
Larnagol est un petit village du Quercy. Une région quasiment à l’opposé pour ce qui est de la population. Pourtant les anciens aiment à nous raconter qu’au début du siècle, il y avait 700 habitants dans ce village. Ils vivaient du phosphate, des vignes, de la culture. Il y avait des commerces et de l’animation dans ce coin de campagne. Aujourd’hui, il ne reste que 160 habitants ; permanents il est vrai : quand j’arrive la population monte de 3% ;-). La superficie de la commune est de 2500 ha, ce qui fait une densité de 6 habitants au km2.
Hé oui ! vous avez bien lu ! d’un côté des citadins qui s’entassent, 350 m2 pour un habitant, et encore sans tenir compte des routes, canaux, giratoires, sociétés, hyper marchés et autres parking. De l’autre, il n’y a qu’une rivière (le Lot) et un espace où chaque rural peut compter sur 170.000 m2, soit 500 fois plus que le citadin.
L’exode rural n’est pas une nouveauté. Cela a commencé il y a longtemps, mais le phénomène s’est accentué à partir de 1870, époque où l’industrialisation en France est montée en puissance. Cette migration massive continuera au début du XXe siècle, notamment après la fin de la première guerre mondiale où un nouveau pic sera observé. L’exode rural va durer jusqu’à la fin du XXe siècle. Mais il commence aujourd’hui à poser certains problèmes. Il y a trop de monde dans les villes, avec tous les problèmes que cela génère et que chacun d’entre nous connaît. Parallèlement, il n’y a plus assez de monde dans les campagnes. Le nombre d’agriculteurs décroît d’année en année et continuera à décroître dans la prochaine décennie.
Cependant l’exode rural n’est pas une fatalité. Aujourd’hui on assiste à une tendance contraire qu’on pourrait appeler l’exode urbain. D’autres modes de vie voient le jour, le développement du tourisme, que ce soit à la montagne ou à la campagne, les nouvelles technologies qui facilitent le télétravail. En 10 ans la région parisienne a perdu un demi million d’habitants. Et en dix ans, le rythme de croissance des communes de moins de 500 habitants a triplé. Le besoin d’espace (le fameux m2 de ci-dessus) devient plus fort et l’absence de nuisance sonores devient nécessaire.
On entrevoit les prémisses d’un nouveau mouvement social qui ramènera nos enfants (petits-enfants) vers la terre qui a vu naître nos ancêtres. Alors, dans 20 ans, dans 50 ans, peut-être retrouvera-t-on les gens qui se rassemblent sur la place du village à la tombée de la nuit, le réveil au son des oiseaux (sans le bruit de fond de la circulation), les ciels si étoilés qu’ils en sont éblouissants. Voilà pourquoi je préfère Larnagol à Wasquehal.
On verra se repeupler les campagnes quand, dans le même temps, les villes deviendront encore plus tentacualires. On les appelera mégapoles, et leurs habitants n'imagineront pas que l'on puisse vivre loin d'elles, dans des petits villages.. à taile humaines... même aux portes de Paris, à 50 km, dans le Vexin, préservé et encore rural...
Oui il y aura l'exade urbain !
Rédigé par : pol | 13 janvier 2007 à 19:54