Créée par Napoléon en 1806, les maisons d’éducation pour jeunes filles de la Légion d’honneur étaient destinées à assurer la fidélité des soldats en formant leurs enfants. Pour réaliser son projet, Napoléon fait appel à Mme Campan, première femme de chambre de Marie-Antoinette. Elle est placée sous la haute autorité du grand chancelier de la Légion d’honneur.
La première maison ouvre dans l’ancien château du Connétable de Montmorency à Ecouen et accueille ses premières élèves en 1807. « Elevez-nous des croyantes et non des raisonneuse. » indique l’empereur. Paradoxe d’une école qui prétend enseigner aux jeunes filles, tout en continuant à les enfermer dans une moralité et une religion qui les laissent toujours dépendant du bon vouloir des hommes. Dans cette école sont enseignés la lecture, le calcul, l’histoire et la géographie, mais sont proscrits les langues étrangères, le latin ou le théâtre. A l’exception du directeur, les hommes sont exclus de l’enceinte de l’école, y compris pour l’entretien.
En 1809, une deuxième maison ouvre en l’abbaye de Saint-Denis ; elle est confiée à Mme du Bouzet. Ensemble les deux écoles accueillent alors 600 jeunes filles, dont 100 sont entièrement prises en charge par la Légion d’honneur. En 1810 quatre maisons destinées aux orphelines sont créées.
Vers 1860 chaque établissement se spécialise : Les Loges forment aux métiers manuels, Ecouen aux carrières commerciales. Aujourd’hui le collège des Loges reçoit des élèves du premier cycle, le lycée de Saint-Denis ceux du second cycle et des classes préparatoires.
Cependant, comme à l’époque de Napoléon, ces écoles ne sont pas mixtes et l’internat y est obligatoire. Le port de l’uniforme et la cérémonie de remise des prix y sont toujours de mise. Elles ont conservé leur statut juridique particulier, puisqu’elles dépendent du ministère de la justice et du chancelier de la Légion d’honneur. Les élèves sont toujours des filles, petites-filles ou arrière-petites-filles de légionnaires, avec la particularité d’avoir un taux de réussite au baccalauréat de 98%, ce qui n’aurait sûrement pas été du goût de l’empereur.
Pour en savoir plus :
Les maisons d'éducation
Grande chancellerie de la Légion d'honneur
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