...au XIXeme Siècle.
« Causons un instant avec vous mes chères nièces, d'une des choses qui préoccupent le plus la maîtresse de maison : de la domesticité. Le ou les domestiques, voilà notre grand souci, car d'eux dépendent beaucoup la tranquillité et la bonne tenue de la maison.
Quelques femmes, et je les approuve fort, prennent leurs bonnes dans les campagnes; ces filles là, n'ayant pas encore servi dans les villes, n'ont pas eu le temps de se gâter. Elles sont travailleuses et intelligentes, une bonne maîtresse de maison aura bientôt fait de les mettre au courant des usages adoptés dans nos intérieurs; l'on obtiendra alors un bon serviteur.
Pour cela, il nous faut, mes chères nièces de la patience, de la fermeté ensuite; ainsi, ne jamais, sauf cas de maladie, tolérer un relâchement dans les soins journaliers que l'on doit donner à toutes choses, un règlement d'occupations, bien divisé et bien suivi, épargne beaucoup de temps et de peine.
Il faut surtout enseigner aux domestiques une grande politesse et des manières convenables. Pour le service de la table, par exemple, on doit éviter le bruit, fermer doucement les portes, ne pas prêter l'oreille aux conversations des maîtres et ne jamais prendre la parole sur ce qui se dit à table; mais, au contraire, veiller avec soin à ce que ni vin, ni eau, ni pain ne manquent; après le poisson, changer soigneusement les fourchettes et couteaux, sans attendre que la maîtresse de maison y invite.
Il faut également habituer vos domestiques, dès qu'ils rentrent dans votre maison, à vous parler poliment; s'ils viennent des champs, ils ignorent les usages, c'est à vous de les leurs enseigner : ainsi à leur apprendre à dire Monsieur, Madame, ou Mademoiselle quand ils s'adressent à leurs maîtres ou quand ils parlent d'eux.
Leur faire comprendre qu'on n'entre jamais dans une pièce occupée par les maîtres sans avoir frappé à la porte. On doit aussi leur enseigner à introduire les visiteurs, on leur dira qu'ils doivent refermer la porte derrière la personne qui entre, marcher devant d'elle pour ouvrir les autres portes et que, arrivés à la porte du salon, ils ouvrent, annoncent et s'effacent pour laisser passer.
Pour annoncer les visites, si la bonne ne connaît pas les personnes qui se présentent, elle doit demander le nom poliment : "Madame, qui dois-je annoncer?" ou "Voulez-vous avoir la bonté de me dire votre nom?" et alors elle annonce en ouvrant la porte du salon, à voix distincte, mais non criarde : "Madame X… ou Monsieur B…".
Il y en aurait bien long à dire sur ce chapitre des serviteurs et sur leurs devoirs. Avec un peu de bonne volonté ils pourraient devenir excellents, les maîtres s'attacheraient à eux et l'on pourrait encore admirer de ces bons vieux domestiques d'autrefois, qui voyaient naître deux ou trois générations d'une même famille dont ils faisaient quasiment partie sur leurs vieux jours, grâce à leur dévouement et à leur probité... ».
Les propos de tante Rosalie édité en 1894.
En Alsace le 26 décembre fête de Saint Etienne est férié. C'est ce jour-là que se terminaient les contrats des servantes et des valets. Domestiques et maîtres se retrouvaient à la foire de la louée pour signer de nouveaux contrats.
"Dans les villages du Kochesberg (67) le 26 décembre, jour de la St Etienne, était appelé "Bindelestag" c'est-à-dire "jour du baluchon". Durand tout le Moyen Age, l'année civile dans cette région commençait le jour de Noël et c'est au lendemain de Noël que les paysans et les bourgeois engageaient leurs domestiques.
Les domestiques engagés ("gedint") pour une année étaient nourris, logés à la ferme, habillés en partie par le maître qui,outre les gages en natures (chaussures, pantalon, chemise...) leur avançait certaines sommes à l'occasion du messti (fête) du village... " (Mittelhausen 's kleen Bàris éd. Coprur)"
Rédigé par : France A. | 30 mai 2007 à 01:31