Un film sur l'émigration du début du XXème siècle.
Au début du XXè siècle, l'esclavage a été aboli depuis peu aux Etats-Unis et les immenses territoires ont besoin de bras jeunes et d'esprits volontaires. En Italie, les départs massifs sont bien vus puisqu'ils soulagent le pays d'hommes qui réclament le droit à la propriété, qui ne supportent plus d'avoir faim et qui sont prêts à tout pour trouver une issue à leur misère. Les premières photos du nouveau monde arrivent dans les campagnes. Des images prétendument véridiques d'hommes minuscules à côté de légumes géants circulent dans toutes l'Europe afin d'attirer les personnes vers ce Nouveau Monde... Mais il ne s'agissait là que de propagande faite de photos montages !
Le réalisateur a construit son scénario à partir de témoignages « paroles de papier » c'est-à-dire, les lettres écrites par des millions d'italiens partis de leurs pays pour rejoindre le nouveau monde et qui décrivent ce qui s'y passe réellement...
Le vrai visage d'Ellis Island
Emmanuel Crialese a consacré une année entière à l'étude des documents et des procédures en vigueur à Ellis Island, l'île de la quarantaine, durant les vingt premières années du vingtième siècle. Ellis Island n'était pas uniquement un lieu d'accueil temporaire pour les nouveaux arrivants, mais il faisait aussi office ce centre de sélection. Les immigrants étaient inspectés par les services de la Marine américaine. Tous les types d'handicaps qui pouvaient empêcher les jeunes émigrants de travailler et de gagner leur vie, étaient enregistrés comme imperfection et les personnes concernées immédiatement déportées. Ceux qui avaient démontré qu'ils étaient en parfaite forme physique, étaient ensuite soumis à des tests « d'intelligence ou d'aptitude ». Une fois tous les tests réussis, les émigrants pouvaient faire partie intégrante du Nouveau Monde.
Reconstruire la mémoire
Dans ce film, le réalisateur a voulu essayer de reconstruire la vraie mémoire, qui souvent est latente et trop sélective, beaucoup d'éléments sont plus ou moins volontairement refoulés. L'homme du nouveau monde, à défaut d'emporter sa terre natale, émigre avec peu d'objets, mais avec ses souvenirs et la mémoire de son pays. Il doit alors tout reconstruire, se « réinventer un avenir » en ne conservant que les cotés positifs d'un système impitoyable dans lequel la réussite matérielle est obligatoire...
Golden Door a reçu le Lion d'argent de la Révélation lors de la 63eme Mostra de Venise.
Liens :
Généafrance : Guide pour les recherches sur Ellis Island
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