Les petits bistrots du coin prennent l'eau... Ces lieux de convivialité d'autrefois se font de plus en plus rares de nos jours. En 1960, la France comptait 200.000 cafés, il n'en subsiste aujourd'hui que 37.000.
D'après la légende, le mot « bistrot » nous vient des russes cosaques qui ont occupés Paris en 1814 après la chute de l'Empereur, quand ils venaient dans les estaminets boire du café ou plus souvent de la vodka, ils étaient pressés et utilisait le mot « Bystro » qui veut dire vite en russe...
À la fin du XIXeme siècle et jusqu'aux années 70, le bistrot était un lieu de convivialité, dans lequel le village ou le quartier pour les grandes villes, les gens avait l'habitude de se réunir, pour boire un café, un apéritif, et le client de passage pouvait y trouver de quoi se restaurer avec un sandwich ou un plat du jour.
Qui n'a pas connu le jambon beurre fermier, le saucisson de campagne, ou l'andouille fumée dans l'arrière boutique, tout cela servit dans une baguette goûteuse et croustillante, si ce n'est un petit plat maison comme une omelette aux champignons et pommes de terre, un petit salé aux lentilles, ou simplement un steack frites saignant ?
Aujourd'hui les bistrots ferment et se font rares, à qui la faute ? Il m'est arrivé quelques fois d'atterrir dans un café pour essayer de combler mon estomac, il m'a été répondu qu'il n'avait pas de pain ! Ou une autre fois où le pain était présent, mais c'était cette fois le pâté ou le saucisson qui relevait de l'aliment pour chien ! Une autre fois, à Rivesaltes, le sandwich au saucisson (rosette) était correct, accompagné d'un ballon de vin et pour finir avec un café, l'addition s'est retrouvée indigeste avec un montant de 12 Euros... Autant qu'un repas avec service !
Les bistrots ferment à la cadence de 2 par jour, et c'est dommage, ils sont souvent le dernier lien de convivialité dans certaines régions isolées, l'annexe de l'église ou de l'entreprise. Le café du commerce, celui des brèves de comptoir et des « becs en zinc » chers à Marcel Pagnol, dans lequel on refait le monde chaque jour, où chacun et quelque soient ses opinions politiques, a la possibilité de donner ses opinions sur le monde...
Quand j'étais gosse, notre père nous emmenait au bistrot boire un diabolo, cela nous permettait de discuter, de participer à la vie de la société, se faire des copains, il y avait le flipper ou le baby foot, le juke box qui diffusait nos chansons préférées.
Et puis maintenant, il y aussi le pandore qui traque le client à la sortie de l'établissement, bien que je sois contre l'alcoolémie au volant, les mesures drastiques limitent la fréquentation des bistrots... Et maintenant il va y voir les restrictions sur le tabac, cela annonce la mort certaine de tous les établissements ruraux.
Les gens vont rester maintenant chez eux pour continuer à picoler, fumer, et cultiver de plus en plus l'individualisme, n'ayant plus la possibilité de partager avec d'autres. Cela va faire les grands jours de la restauration rapide, je vais acheter un macquedu ou une pizza, et je rapporte ça chez moi en bouffant cette merde devant la télé, principalement branchée sur TF1 ou M6, accompagné de tous ce qui me tombe sous la main, bière, pinard ou autres alcools forts !
La mal bouffe, le torchage à la maison, l'abrutissement audiovisuel, tout ça est autorisé, puisque cela relève du domaine privé... mais le coté social et raisonnable aura disparu...
Demandons-nous ce qu'il serait advenu de nos grands poètes, Prévert, Verlaine, Aragon, Rimbaud, Desnos, Baudelaire, Mallarmé, Apollinaire, Beauvoir, Sartre, ou Gainsbourg, s'ils n'avaient pas eus leur bistrot préféré pour écrire leur littérature ?
Mais où sont nos bistrots d'antan ?
ravie de votre article je vie dans les fins fonds de la vendée le bocage peu de bistrots mais les respect des traditions avec les caves chez l'habitant ce qui est bien comme on est voisins on ne risque que de louper la marche de sa propre maison.
Rédigé par : DESAUNAY MONIQUE | 01 juin 2007 à 19:49
Un petit article qui fait plaisir! j'ai 21 ans et je viens de finir un mémoire sur les débits de boissons comme lieux de socialisation... Vous avez tapé en plein dans le mille de ma premiere partie sur l'historique de ses lieux et sur leur situation actuelle! Si mon travail interesse des gens je suis prete à le diffuser! à bon entendeur!
Rédigé par : ornella | 15 juin 2007 à 20:40
Bonjour Ornella, c'est toujours intéressant ce genre de travail, surtout venant de jeunes qui se soucient du coté social de ces lieux de rencontre tant décriés aujourd'hui...
Rédigé par : Serge Busiau | 17 juin 2007 à 17:37