L'un des héritiers du trône de France pourrait être Indien: Balthazar Napoléon de Bourbon III, qui serait descendant d'un cousin du roi Henri IV, revendique le titre de duc de France, au nom de l'incroyable histoire de son ancêtre Bourbon débarqué en Inde au XVIè siècle.
M. de Bourbon est un avocat et propriétaire terrien de 48 ans dont la famille est installée depuis 1775 à Bhopal, une ville historique du centre du sous-continent.
L'homme, corpulent et de petite taille, est chaleureux. Il reçoit en famille dans sa maison bourgeoise et kitch à la façade ornée d'une imposante fleur de lys surmontée de l'inscription « Maison de Bourbon ». L'emblême de la monarchie française s'affiche sur ses meubles, cartes de visite et jusqu'à ses boutons de manchettes.
« On m'a toujours inculqué l'idée que j'appartenais à une famille noble et royale », raconte M. de Bourbon. A la suite de son père Salvadore, il milite depuis 20 ans pour que soit reconnue son appartenance à la Maison de Bourbon, dont le chef fut Roi de France jusqu'en 1830.
« Qu'ils me reconnaissent ou pas, je fais partie d'une grande famille. Je suis une fraction d'une part de la France », assène l'avocat qui ne parle pas un mot de français et n'a jamais mis les pieds dans l'Hexagone. Il a gardé de ses ancêtres français la foi dans le catholicisme. Ses enfants s'appellent Frédéric, Michelle et Adrien.
Les Bourbon indiens sont connus dans les cercles royalistes, mais leur histoire vient d'être remise au goût du jour par le Prince Michel de Grèce. Dans son roman historique, « Le Rajah Bourbon », il démontre ce que M. de Bourbon savait déjà: son ancêtre Jean-Philippe de Bourbon, arrivé en Inde en 1560, était bien le fils du Connétable de Bourbon, cousin du Roi Henri IV.
Après avoir tué dans un duel un noble français, Jean-Philippe fuit vers l'Espagne. Enlevé par des pirates, il échoue en Egypte puis est capturé par l'armée éthiopienne. Il s'échappe de nouveau et se retrouve à Goa, le comptoir portugais de l'Inde où il devient l'éminence de l'empereur moghol Akbar dont il épouse une belle-soeur.
La famille s'installe à Agra puis à Delhi où Jean-Philippe apprend qu'il est l'aîné de la Maison de France --les Bourbons sont désormais sur le trône avec Henri IV-- mais il renonce à ses droits. Ses descendants migreront vers Bhopal pour y rester jusqu'à aujourd'hui.
D'après Michel de Grèce, si la lignée du Connétable de Bourbon est l'une des héritières du trône de France, l'Indien Balthazar Napoléon III peut légitimement y prétendre. « Si Jean-Philippe est dans la ligne directe de succession, alors je le suis aussi », avance M. de Bourbon, sans pour autant revendiquer la couronne, « pleinement conscient que la France est une démocratie ». Ce qui compte avant tout pour moi, c'est le lien familial. Les gens doivent savoir qu'un descendant de Jean-Philippe vit toujours (...) Nous avons le même sang, du sang français, du sang royal", dit-il.
Mais M. de Bourbon rêve surtout d'un titre royal. « La reconnaissance serait de nous donner le titre de +duc de France+ ou +duc de Bourbon+. Conférer ce titre aux Bourbon d'Inde serait une manière de reconnaître les souffrances » endurées par ma famille obligée d'émigrer en Inde ", plaide-t-il.
« Economiquement, je suis le maillon faible de la famille. Des gens pourraient penser que je vais les déstabiliser, peut-être parce que je suis Indien. Mais n'ayez pas peur, je ne réclame aucune richesse en France ».
Pour en savoir plus :
Aujourdhui l'Inde : Article de presse
Marianne : Hebdomadaire
Le Figaro : Quotidien national
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