Archives Municipales de Strasbourg :
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Les livres de bourgeoisie : ils sont une mine de renseignements. J’ai passé des heures à les parcourir.
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Les sept plus anciens aujourd’hui disparus remontaient jusqu’en 1292.
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Bürgerbücher : les registres/livres de bourgeoisie recensent au fil des ans les nouveaux bourgeois payant le droit d’admission « Bürgerschilling ». Ceux qui l’étaient de père en fils n’y figurent pas.
Pour la période avant la révolution, ils sont un précieux complément aux registres paroissiaux.
Pour mes ancêtres j’y ai noté : nom, prénoms, profession avec nom de la corporation, statut (de la cité ou venant d’ailleurs) par quel moyen il devient bourgeois, nom et prénom de l’épouse, si elle est fille ou veuve de bourgeois.
Le premier registre va du 11 janvier 1440 au 17 décembre 1482. Puis de 1483 au 17 mai 1530. Il est suivi par ceux de 1530 à 1737, ils comportent des index.
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Lacune de 1754 à 1762. Les registres suivants sont particulièrement intéressants (1769-1777) pour les familles établies avant révolution à Strasbourg et permettent de se raccrocher aux recensements de 1789 et du 19è S.. .
Les registres pour certaines périodes contiennent également les actes de tutelles (1740-1754) en plus de l’admission à la bourgeoisie par mariage ou par achat.
Lacune de nouveau de 1778 à 1782. Dernier registre de 1783 à 1787, pour 1788 il n’y en a pas ou plus.
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Mr Schertzer des AM avait dépouillé dans les années soixante dix de 1740 à 1754 soit environ 4100 actes. Le travail avait été poursuivi par Mr Antoine Stehle, fonctionnaire des AM charmant et serviable, (je lui suis encore reconnaissante de son aide) ce dernier avait ajouté environ 6000 fiches, avec les diverses mentions épouses etc… le nombre de patronymes avoisine les 16 000.
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Ces dépouillements couvrent les titres de bourgeoisie de 1740 à la révolution.
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Lacunes pour les années : 1755-1761, 1778-1782, 1788-1790.
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Registres des corporations :
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Les registres des vingt corporations/tribus (Zünfte) de Strasbourg pour le XVIIIè répertorient les noms de tous les bourgeois y compris ceux qui l’étaient par droit héréditaire. Ils sont accompagnés des noms de compagnons manants/Schirmer.
Des dépouillements avaient été entrepris en commençant par la corporation de l’échasse (orfèvres, imprimeurs, peintres, relieurs, vitriers…) Certains registres comportent des index.
Il faudrait vérifier où en est le dépouillement actuellement.
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Les registres de la taille ou Stallbuch
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Très complets pour le référencement des bourgeois, dressés par le service des finances qui était dans la Pfennigthurm/ tour aux deniers (série VII des AM)
Mr Antoine Stehle a fait de longs recoupements pour croiser toutes ces diverses sources
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Les mariages protestants à Strasbourg, 1777-1789
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Les paroissiaux protestants existent depuis le XVIè S. , pour les catholiques depuis 1681.
Il existe un registre pour 1772-1789 des publications de mariages/Hochzeitregister de la confession dAugsbourg dans le fond de la chancellerie municipale.
Un dépouillement existerait
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Les chefs de famille de Strasbourg en 1789
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L’existence d’un registre de la population de Strasbourg de 1789 a permis son dépouillement par des professeurs et des élèves du Lycée Fustel de Coulanges. Sont listés les chefs de famille, les veuves et les femmes seules par rues et habitations.
Ce registre offre un grand intérêt. Il permet en révélant l’appartenance d’une personne à une corporation de retrouver des infos complémentaires et la domiciliation peut donner le rattachement à une paroisse.
Pour avoir passé des heures et des jours à poursuivre mes ancêtres à travers les paroisses protestantes ou/et catholiques, je peux affirmer que tout indice donné est précieux.
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Avec ce registre de population on peut également redescendre pour suivre les familles de 1793 à 1870 dans les registres de population suivants.
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En 2001, il était possible de se procurer les travaux « Bourgeoisie par mariage » de 1543 à 1618 de Mr Antoine Stehlé mis sur disquette, aux AMS à prix coûtant.
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Notes rédigées à partir d’un article de J Y Mariotte ancien directeur de AM de Strasbourg pour le CGA ainsi que de mes propres recherches aux AM pendant plusieurs mois.
Des compléments d’informations pourront être données et actualisées auprès des AMS
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quelques infos complémentaires :
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Ceux dont les parents n'étaient pas bourgeois doivent avoir habité la ville au moins 3 ans comme bourgeois-manants avant de pouvoir être bourgeois-privilégiés et posséder leur maison.
Ils ont des droits et des devoirs particuliers, certains détails sont amusants.
Les bourgeois doivent contribuer à la défense de la ville en ayant un cheval et leur équipement (armes etc...) cela dépend du niveau de leurs moyens financiers. Deux bourgeois plus modestes devront par ex pourvoir à l'achat et à l'entretien d'un demi-cheval chacun ! .....
Dans les campagnes les bourgeois sont modestes souvent, maçons, tailleur de
pierre, cultivateur. ..
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qq termes :
Bürgerbuch: registre d'inscription des nouveaux bourgeois, livre de
bourgeoisie
Bürgerabschied: renonciation au droit de bourgeoisie
Bürgermeister: chef du conseil (urbain ou villageois), bourgmestre; parfois
receveur communal
mais Burgereidt: serment prêté pour l'admission à la bourgeoisie
Burgergeld: taxe de bourgeoisie
Burgerherr: commissaire à la réception des bourgeois
pour compléter ce sujet, cela sera peut-être utile à certains:
"Hintersaas" est un manant, catégorie sociale inférieure aux
bourgeois. On l'appelle aussi "Schirmer" ou "Schirmverwander"
Un "Wälschen Hintersass" est un manant qui parle français ou qui est
originaire de "vieille France"
Schirmer: manant, protégé
Schirmgenoss: manant
Schirmverwandte, Schirmbsverwanth: habitant ne jouissant pas du droit de
bourgeoisie mais possédant certains avantages, manant privilégié
Schirmzettel: attestation d'admission à la protection d'une ville
Schirmgeld: taxe de protection, de manance
(dictionnaire F-J Himly)
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au sujet des instances qui gouvernaient Strasbourg :
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<<A Strasbourg, le conseil subit un certain nbre de modif au cours du 15è S. En 1420, suite à la révolte du Patriciat, le nbre des conseillers nobles (Constofeler) est réduit de 29 à 14. En 1482, le conseil prend son aspect définitif: 30 membres, dix patriciens et vingt représentants des
corporations renouvelables par moitié chaque année. A la tête de la cité l'Ameister issu des corporations dirige effectivement les affaires assisté de 4 Stettmeister nobles aux pouvoirs inexistants.
L'Ameister (de Amtmeister) étant renouvelé chaque année et non rééligible les cinq année suivantes, un certain flottement se manifestait au début de chaque année, flottement fort préjudiciable à la bonne marche de la cité. Pour y remédier on officialisa le rôle de trois chambres secrètes: les XIII, les XV et les XXI dont les membres sont nommés à vie. Les XXI participent à
tous les travaux du conseil et se répartissent entre la chambre des XIII (affaires militaires et étrangères) et des XV (finances, travaux publics, corporations) .
Les trois cents échevins issus des corporations sont consultés sur les questions délicates. L'adhésion au régime politique de chaque cité [Mulhouse, Colmar, Strasbourg] était solennellement confirmé chaque année au "jour du serment" (Schwoertag) où toute la bourgeoisie rassemblée jurait fidélité à ses nouveaux magistrats.>>
Dans "La vie quotidienne en Alsace au temps de la Renaissance" de Roland
OBERLE éd. Oberlin
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CGA cercle généalogique d'Alsace
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Archives municipales de Strasbourg
Le "tarif" d'admission pouvait varier en fonction de l'intérêt du requérant pour la communauté.
Par exemple la demande faite par Mattis SCHEIBLE lors du Conseil de St Amarin (68) du 31 octobre 1697. Sa demande de bourgeoisie pour Ranspach est acceptée contre règlement de dix livres tournois.
Cordialement
André G. du CDHF
Rédigé par : France A. | 27 novembre 2007 à 19:31