Un manuscrit de 1503 découvert à Heidelberg permet d'écarter les thèses fantaisistes accréditées au fil des siècles.
Cinq cents ans après, la vérité s'impose. La Joconde est bel et bien la Joconde, cette «Mona Lisa» évoquée par Giorgio Vasari, dont le témoignage n'a jamais totalement convaincu les experts et autres amateurs d'hypothèses rocambolesques.
Un manuscrit découvert à Heidelberg semble apporter la preuve de l'identité de la femme au sourire mystérieux. En octobre 1503, Agostino Vespucci, un fonctionnaire florentin, tombe à la lecture de son édition des œuvres de Cicéron sur un passage consacré au grand peintre grec Apelle. En marge du texte, il le compare à son contemporain Léonard de Vinci, qui, note-t-il, est en train de travailler à trois tableaux dont un portrait de «Mona Lisa del Giocondo».
C'est le nom que Vasari relate une cinquantaine d'années plus tard, mais de seconde main et sans jamais avoir vu l'œuvre. Sa thèse est toujours passée pour la plus vraisemblable, et elle doit maintenant être considérée comme acquise. Léonard a bel et bien fait le portrait de Lisa Maria Gherardini, née le 15 juin 1479 via Sguazza, à Florence, troisième épouse du marchand de soie Francesco del Giocondo, de quatorze ans son aîné. La peinture pourtant n'est jamais arrivée entre les mains de son commanditaire. Pour des raisons passablement mystérieuses, Léonard l'a emportée en France en 1516, où il l'a vendue à François Ier. Elle a été accrochée à Amboise, Fontainebleau et Versailles avant d'aboutir au Louvre.
Des générations d'historiens de l'art ont émis une noria d'hypothèses sur l'identité de la Joconde. Isabelle d'Aragon a été citée, tout comme Caterina Sforza ou Isabelle d'Este. D'autres ont cru en un autoportrait travesti de l'auteur lui-même. Et certains n'ont pas hésité à y voir le compagnon de longue date de Léonard, Gian Giacomo de Caprotti, qu'il appelait «il Salai», affirmant à l'appui de leurs gloses que «Mona Lisa» n'était qu'une anagramme de «mon Salai».
La découverte de Heidelberg a déjà été mentionnée, il y a deux ans, dans un catalogue raisonné où l'affaire est passée tout à fait inaperçue. Veit Probst, le directeur de la bibliothèque de l'université, s'apprête à publier une étude plus fouillée à ce sujet.
Ayant confirmé l'identité au-delà du doute, il reste à expliquer le sourire. L'écrivain allemand Kurt Tucholsky, à ce propos, s'était demandé si la Joconde «rit de nous, à cause de nous, malgré nous, avec nous, contre nous, ou alors quoi ?». Le dernier mot n'est pas dit.
Source :
§ Le Figaro : Article de presse
§ Le Point : Article de presse
Illustration : JP Muller / AFP - Musée du Louvre
Bonjour,
ce informations semblent compléter notre article précédent sur ce sujet :
http://geneablog.typepad.fr/geneablog/2007/09/la-joconde.html
Rédigé par : France A. | 17 janvier 2008 à 17:54