Né à Nantes et ayant grandi à Saint-Nazaire, Aristide Briand a été vingt fois ministre et onze fois président du Conseil (chef du gouvernement) entre 1903 et 1931. Personnage-phare de la IIIe République durant l'entre-deux-guerres, il était surnommé "le pèlerin de la Paix" pour ses positions pacifistes.
La vente aux enchères des archives d'Aristide Briand (1862-1932) s'est soldée à Nantes par le retrait du lot le plus controversé, au grand soulagement de l'association oeuvrant pour le souvenir de l'homme politique français.
L'association Aristide-Briand redoutait "la dispersion d'archives d'Etat", avec la mise aux enchères entre autres du lot n°24. Parmi ses 750 documents, certains avaient trait à la création du Parti socialiste, qu'Aristide Briand fonda avec Jean Jaurès, ou encore à la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat, dont il fut le rapporteur en 1905.
Mis à prix 30.000 euros, ce lot a été retiré de la vente à la demande de l'Etat, car il mélangeait indistinctement documents privés et publics. Le diplôme du Prix Nobel de la Paix 1926, qu'Aristide Briand obtint conjointement avec l'Allemand Gustav Stresemann pour leurs efforts en faveur de la réconciliation franco-allemande, a été acquis pour 12.200 euros par la mairie de Saint-Nazaire.
"Il sera désormais exposé à l'Hôtel de ville, là où Aristide Briand a effectué ses premiers pas comme conseiller municipal d'opposition", a annoncé Daniel Sicard, directeur de l'Ecomusée de Saint-Nazaire, qui était mandaté par le maire (PS) de la ville de Loire-Atlantique proche de Nantes.
Une stratégie de concertation entre l'Etat et les mairies de Nantes et Saint-Nazaire avait été mise au point avant les enchères, ont expliqué après la vente différents protagonistes.
"S'il avait fallu surenchérir sur le lot n°24, on l'aurait fait", a précisé Yannick Guin, conseiller municipal à Nantes et mandaté par le député-maire (PS) Jean-Marc Ayrault. Le premier secrétaire du Ps "François Hollande avait demandé à Jean-Marc Ayrault de se débrouiller pour conserver ces documents. La mairie les aurait achetés, pour ensuite les mettre éventuellement à la disposition du Parti pour des expositions".
Sources :
§ Le Figaro : Article de Guillaume Frouin
§ Wikipedia : biographie d'Aristide Briand
Crédit photo : Association Aristide Briand
Ce que je trouve très ambigü est la position de l'état qui se retrouve (en râlant) à demander le retrait d'un lot d'un côté, et de l'autre prépare une loi qui étant aux ministres le système des "protocoles" (qui leur permettrait de partir avec leurs archives "personnelles", pour l'instant seulement en vigueur pour le chef de l'état) qui fera que demain ces mêmes demandes de retrait seront plus nombreuses à faire.
Liens
http://www.francegenweb.org/blog/?2008/03/29/377-encore-un-lot-contreverse-d-archives-aux-encheres
http://www.francegenweb.org/blog/?2008/04/12/382-une-nouvelle-loi-relative-aux-archives-iie
Rédigé par : Guillaume | 13 avril 2008 à 11:42
Ce qui est tout de même encore plus surprenant est la déclaration du conseiller municipal de Nantes : "La mairie les aurait achetés, pour ensuite les mettre éventuellement à la disposition du Parti pour des expositions".
Détournement d'argent public caractérisé ou inconscience totale dans ses propos ? Les Nantais (quel que soit leur bord politique) vont être heureux que l'argent de leurs impôts serve à alimenter les expos du PS :-)
Rédigé par : Raphaël | 19 avril 2008 à 17:52