Le 17 juin 1938, Il y a 70 ans jour pour jour, le président de la République Albert Lebrun, sous le gouvernement Daladier, signe un décret-loi mettant fin à la peine des travaux forcés dans les colonies. Ce décret mettait fin à la transportation, mais pas à la détention, le dernier convoi a eu lieu le 22 novembre 1938.
La seconde guerre mondiale empêcha sa mise en application, mais dès 1944, le général De Gaulle dépêcha un émissaire pour régler ce problème et fermer le Bagne. Le 1er Août 1953, les derniers témoins, bagnards ou surveillants rentraient en France avec l'aide de l'Armée du Salut sur le "San Mattes", un siècle après les premiers "transportés", le bagne était mort.
À l'époque de l’entre-deux-guerres, le journaliste et écrivain Albert Londres, ainsi que plusieurs députés guyanais dont Gaston Monnerville, se sont insurgés contre les conditions de détention, leurs publications scandalisèrent l’opinion publique, c'est ainsi que ce décret a pu être voté.
Les bagnes métropolitains
L'ordonnance royale du 27 septembre 1748 remplace la peine des galères créée au XVIe siècle par la peine des travaux forcés dans les arsenaux. Formée à Bicêtre, la chaîne des condamnés les conduit dès lors - à pied, en charrette, puis plus tard en wagon cellulaire- vers les ports de Toulon, Brest et Rochefort.
Les bagnes coloniaux
La loi du 30 mai 1854 institue le régime de la transportation pour les auteurs de crimes condamnés à la peine des travaux forcés par les cours d'assises. Des pénitenciers sont ouverts dans des conditions climatiques très dures à Cayenne, aux Îles du Salut, et à partir de 1858, à Saint-Laurent-du-Maroni. Le 27 mai 1885, une loi dite scélératecrée la peine de la relégation qui envoie en Guyane des milliers de petits délinquants récidivistes qui se mêlent aux criminels de sang dans les camps de Kourou, Saint-Laurent et Saint-Jean-du-Maroni.
De 1852 à 1938, ce sont près de 100 000 condamnés aux travaux forcés dont 2 000 femmes, qui, transportés, déportés ou relégués, ont fait route de Saint-Martin-de-Ré vers la Guyane et la Nouvelle-Calédonie (le bagne de Nouméa fut fermé en 1907).
Pour en savoir plus :
§ Geneapass : Beaucoup de liens sur les bagnes
§ Bagne St-Jean : Définition de la relégation
§ Patrick Colin : Approche historique et sociologique du milieu carcéral en France (PDF)
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