Le pastoralisme, derrière sa tradition, cache une véritable dynamique d'entreprise et une véritable tradition, la montée des troupeaux vers les estives a repris depuis peu, elle attire un public de plus en plus nombreux.
Les routes en pente qui s'affirment en lacets serrés, le rideau de pluie accompagnant les bêtes, les petits hameaux isolés et les maisons accrochées sur les pentes abruptes... Moutons, chèvres ou vaches voient ce spectacle avant de rejoindre l'altitude des estives qui promettent des terres grasses où l'herbe pousse en abondance.
Mais derrière cet aspect folklorique de la tradition, se cache le malaise de la profession et la difficulté de vivre correctement de l'élevage des animaux, car avec ses airs de grande fête traditionnelle, ses concerts folkloriques et ses buffets campagnards, la transhumance ne s’inscrit pas moins dans une logique économique cohérente et pensée : « Il n’y a pas de petites économies », précise François Martres, dit "Fanfan", éleveur sur les coteaux de Saint-Girons et considéré ici comme un précurseur. Car les transhumances à pied n’ont vraiment repris qu’en 2000, après une dizaine d’années d’interruption et de transport en bétaillère. Elles étaient même purement et simplement frappées d’interdits préfectoraux. Ce qui répondait aussi à une certaine logique en termes de sécurité. Les routes avaient été élargies et les voitures arrivaient de plus en plus vite, manquant de faucher hommes et animaux : « Je suis le premier à vouloir partir mais la sécurité est primordiale, explique Fanfan. Quand on a voulu recommencer, on nous prenait pour des passéistes, même au sein de la profession. Pourtant, les bétaillères, ça consomme du carburant, les bêtes sont serrées. Là, elles marchent mais elles arrivent en forme. »
Source :
§ Valeurs Actuelles : Le retour des transhumances
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