La question se pose tôt ou tard au généalogiste. Souvent à l’occasion de la lecture d’un inventaire après décès. Combien valent aujourd’hui 15.000 francs de 1830 ?
Le sujet est vaste et a déjà été abordé de nombreuses fois. On me pose souvent ce genre de question.
Ma réponse est toujours la même : essayez d’apprécier ce que représente le prix de denrées courantes, peu fluctuantes sur une longue durée, par rapport au salaire moyen d’un ouvrier.
On trouve facilement sur Internet des éléments de réponses. Le prix du pain, d’un kilo de viande, d’une paire de chaussure ou d’un pantalon. Le salaire de certains métiers courants, pour peu qu’on ne remonte pas au delà de l’Ancien Régime, est relativement bien cerné également. Ce sont aussi des sommes que chacun connaît aujourd’hui et le calcul, même s’il n’est qu’approximatif, donne une bonne idée de ce qu’on pouvait faire avec ces 15.000 francs en 1830.
Voici deux pistes parmi beaucoup d’autres pour vous permettre d’avancer sur ce sujet :
§ Sur Histoire Passion, Pierre COLLENOT s’est essayé à quelques expériences tout à fait instructives dont je vous recommande la lecture (à tête reposée de préférence).
§ Mon ami Marc ROUSSEL quant à lui, vous propose les prix d’une foultitude de choses au XIXe siècle. Il les a relevés au fil de ses lectures et de ses dépouillements et mis en ligne pour notre plus grand plaisir. Cela va du sac d’oignons à la boite d’allumettes en passant par le barbier, le repas au restaurant ou la réparation d’un carreau. L’inventaire à la Prévert du généalogiste !
Toutefois, ne perdez jamais de vue que tous ces résultats ont une valeur tout à fait subjective. Et en voici la preuve, tout à fait d’actualité : vous comme moi pensons aujourd’hui que le prix du litre d’essence est en train d’atteindre des sommets et que cette chère voiture devient de plus en plus chère. Jean-Marc JANCOVICI est consultant en matière d’énergie et d’environnement. Il n’hésite pas à annoncer que le prix des carburants « n’a jamais été aussi bon marché. Les carburants routiers valent 1,5 à 2 fois moins cher aujourd’hui qu’en 1970 pour un smicard. ». Par quel miracle ? Tout simplement en appliquant la méthode décrite plus haut : En 1974 une heure de SMIC permettait d’acheter 3 litres d’essence, aujourd’hui cette même heure permet d’en acheter 4,5 litres.
Je vous l’avais bien dit : subjectivité !
Et pour terminer cette histoire de gros sous, je me permet de vous rappeler que vous utilisez (et achetez sans sourciller) couramment un des liquides les plus chers sur terre à un prix qui varie entre 1000 et 1500 euros le litre (c’est-à-dire un mois de SMIC) ; je veux parler de l’encre pour imprimante.
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