Cet anniversaire est passé presque inaperçu, personne n'en a parlé hormis quelques articles dans la presse et un reportage intéressant sur France 3.
La Constitution du 4 octobre 1958 est le texte fondateur de la Ve République. Adoptée par référendum le 28 septembre 1958, elle organise les pouvoirs publics, définit leur rôle et leurs relations. Elle est le quinzième texte fondamental (ou le vingt-deuxième si l'on compte les textes qui n'ont pas été appliqués) de la France depuis la Révolution Française.
Norme suprême du système juridique français, elle a été modifiée à vingt-quatre reprises depuis sa publication par le pouvoir constituant, soit par le Parlement réuni en Congrès, soit directement par le peuple à travers l'expression du référendum. Elle comporte actuellement seize titres, cent quatre articles (dont deux transitoires) et un Préambule. Ce dernier renvoie directement et explicitement à trois autres textes fondamentaux : la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789, le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 (la Constitution de la IVe République) et la Charte de l'environnement de 2004. Les juges n'hésitant pas à les appliquer directement, le législateur étant toujours soucieux de les respecter, sous le contrôle vigilant du juge constitutionnel, ces énumérations de principes essentiels ont leur place dans le bloc de constitutionnalité. Les règles relatives à la révision de la Constitution sont prévues par la Constitution elle-même.
Pour en savoir plus :
§ Sénat : Colloques, extraits de presse, vidéos...
§ LePoint : Article de presse
§ Wikipedia : Article sur la cinquième république
§ Conseil Constitutionnel : Textes de la Constitution du 4 octobre 1958
En espérant que le cours d'instruction civique existe encore...
J'ai lu qqs commentaires sur le site du journal "Le point" : certains font peur, il existe encore des pro-colonialistes, "nostalgiques"...Hey ben, [Grrr !!]
De Gaulle doit se retourner dans sa tombe !
Rédigé par : Meriam Rekaïk | 08 octobre 2008 à 23:16
Bonjour Meriam,
Je suis un pur produit de la Ve, cette constitution était absolument nécessaire pour que la France obtienne un certain équilibre institutionnel durable, la IVe qui a duré 12 ans (1946-1958) à vu défiler pas moins de 25 gouvernements, soit un tous les six mois, la chienlit permanente en quelque sorte...
La représentation proportionnelle est une bonne chose dans l'absolu, mais un gouvernement a besoin d'une majorité pour diriger un pays. Tous ceux qui étaient contre cette constitution, comme Mitterrand le premier, ont bien été content que cette institution existe pour asseoir leur pouvoir par la suite.
Ce dernier a accepté par deux fois la cohabitation (86 et 93) comme aussi bien Chirac en 97, il y a un certain manque de dignité dans ces dirigeants. De Gaulle, lui n'a pas hésité une seconde en 69, désavoué par un référendum sur sa politique, il a préféré se retirer avec panache plutôt que de s'abaisser à une cohabitation contre nature.
Comme vous le dites, le Grand Charles doit de retourner dans sa tombe !
Rédigé par : Serge Busiau | 09 octobre 2008 à 02:35
En aparté : à l'ensemble des rédacteurs, merci de votre objectivité dans la communication des multiples sujets abordés et leurs commentaires ; les médias devraient en prendre de la graine :)
Bien à vous,
Rédigé par : Meriam Rekaik | 09 octobre 2008 à 12:22
Il faut aussi se rappeler que cette constitution a été une œuvre collective, bien que dirigée par Michel Debré, beaucoup de personnes y ont participé, dont Léopold Sédar Senghor, ancien Président de la République du Sénégal, mais aussi député de l'Assemblée nationale française de 1945 à 1955, et qui était à l'époque secrétaire d'état sous la Présidence du Conseil d'Edgar Faure.
Une anecdote (1975 - Le nouveau Progressiste - La Réunion) sur ce sujet est relatée par le poète réunionnais Jean Albany (1917-1984) au sujet de la complicité de Senghor et de l'écrivain Raphaël Tardon (oncle de mon associée) :
« ... A propos de dignité retrouvée permettez-moi de vous citer une anecdote : un de mes amis antillais, maintenant décédé, le poète Raphaël Tardon était en compagnie de Senghor, alors chargé avec d’autres de rédiger la Constitution Française. Ce jour-là, ils entrent vers midi [à Paris], dans une boucherie pour acheter de la viande et le boucher paternaliste adresse à Senghor la parole en petit nègre : "Toi manger bonne viande ?" - "Oui, répondit Senghor, moi manger bonne viande... pour faire Constitution Française"... ».
Rédigé par : Serge Busiau | 10 octobre 2008 à 05:56
"Oui, répondit Senghor, moi manger bonne viande... pour faire Constitution Française"... ». Hihi!! Il connaissait bien cette nature humaine, il ne pouvait que répondre au 3ème degré et avec finesse.
Le boucher avait-t-il compris la réplique ?!:)
Rédigé par : Meriam Rekaik | 10 octobre 2008 à 13:47