En cette période où l'on se penche sur mai 1968, ses faits et ses effets, nous avons choisi de publier en chapitres le récit d'un voyage de notre ami et associé Benoît Fichet.
Il avait 14 ans en 68 et avait humé l'air de la liberté. Arrivé à l'âge étudiant, il en a profité pour prendre le grand large, histoire de vérifier qu'après les pavés on pouvait trouver le sable du désert, les forêts équatoriales et des ailleurs passionnants. (France Apprill)
Maradi
C’est par le taxi collectif que je rejoins Maradi, capitale de la cacahouète à cette époque. Nous sommes toujours en secteur musulman. Un camion me dépose à Madoua.
A Madoua, c’est la panne pendant une semaine : pas de véhicule pour le stop, pas de transports collectifs. Pour la première fois, j’éprouve la faim. On se croirait au bout du monde : il n’y a strictement rien à manger, rien à acheter, sauf une espèce de bouillie de mil et de la bière de mil.
Le lendemain, rien dans le ventre depuis deux jours, toujours rien sur le marché, sauf cette fameuse bouillie ! Au bout de trois jours, avec un haut-le-cœur, j’ai fini par en manger, et m’y habituer. La première fois, la bouillie n’a fait qu’un aller et retour, tellement le goût est fort et désagréable Après cette expérience, on ne voit plus la nourriture de la même façon, on ne fait plus le difficile. J’en ai mangé pendant une semaine ! (ainsi qu’une seule boite de sardine) le temps de trouver une voiture pour continuer la route.
Enfin voici un minibus WV hollandais qui me conduira jusqu’à Niamey. Là aussi, aucun souvenir particulier. (Heureusement qu’après le voyage, j’ai dessiné une carte sommaire avec des renseignements parcimonieux !)
A Niamey, rencontre avec un jeune de Versailles : Alain. Nous sympathisons et décidons de continuer la route ensemble. Nous trouvons une Land Rover, un commercial qui vend des encyclopédies à 15 ou 20 volumes en Afrique noire. Il nous laisse à la frontière de la Haute Volta (devenu Burkina-Faso) peut avant Kantchari.
A partir de cette région, nous quittons la zone d’influence musulmane et rentrons en secteur animiste et vaguement chrétien.
Excellent !! Pour le coup la "Pigeot" aurait été bien utile...)Et un "bière" aurait été plus sympathique )
Néanmoins, un voyage oecuménique ! Vous êtes privilégié d'avoir vécu cette "escapade" - quelle aventure !!
Je ne m'attendrai quand même pas au pire dans le prochain épisode...?!
Bonne fin de soirée,
Rédigé par : Meriam Rekaïk | 08 octobre 2008 à 22:29
Après que vous soyiez peut-être passé par le Mali, allons nous lire un passage sur le Sénégal, pays que je vais sans doute visiter dans les mois à venir ?
Senghor et compagnie m'ont donné envie d'y faire un tour !!
Rédigé par : Meriam Rekaïk | 17 octobre 2008 à 23:21