Installée au cœur du Rockefeller Center, sur la Ve avenue, à New York, la Librairie de France avait un eu la réputation d'être le centre du monde.
Fondée en 1936 par un juif séfarade de Salonique, Isaac Molho, sur invitation de David Rockefeller. Le milliardaire souhaitait accueillir l'élite intellectuelle française fuyant la montée du nazisme. Pendant la guerre, la librairie s'improvisa donc maison d'édition et publia des auteurs comme Raymond Aron, André Maurois, Jules Romains, Antoine de Saint-Exupéry et bien d'autres. Ce fut le début de l'âge d'or de l'établissement, qui recevait alors 2 tonnes de livres par semaine.
L'époque glorieuse continua jusqu'à la fin des années 1960, la langue française étant alors à la mode, C'était un salon autant qu'une boutique, les clients étaient des Américains francophiles, des Sud-Américains de passage, ils restaient pour bavarder. À l'époque, on commandait 3.000 exemplaires au moins du dernier prix Goncourt.
Le caractère désuet de la librairie en faisait le charme, mais c'est aussi ce qui aura raison d'elle. Les livres s'y empilent dans un sous-sol poussiéreux, où l'on trouve côte à côte vieux guides Michelin, classiques de la Bibliothèque rose et trésors introuvables à Paris.
Asphyxiée par une concurrence impitoyable, la vénérable institution n'a plus les moyens de payer son loyer au coin de la Ve Avenue. Elle fermera en septembre prochain, incapable de faire face à l'augmentation de son loyer. Quelque 360.000 dollars actuellement et un million selon le nouveau bail.
Mais les prix y sont exorbitants par rapport à ce que pratique la concurrence comme amazon.com. Le septuagénaire va donc partir à la retraite le cœur gros, laissant à sa fille le soin de perpétuer la tradition familiale et de moderniser l'institution en se mettant sérieusement à Internet. Peut-être dans le créneau de la vente des livres rares ou la collaboration avec les universités.
Sources :
§ Le Figaro : Article de presse
§ Ouest-France : Article de presse
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