Dans les voeux du président au monde de la culture est apparu une nouvelle dotation de 100 millions d'euros par an pour la culture pour aider à restaurer et à valoriser le patrimoine portant ainsi à 400 M€ par an le budget de ce secteur.
Le Figaro nous relate que cet argent devrait être affecté au site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France : les
manuscrits et trésors conservés dans ces bâtiments vétustes au cœur de
Paris demeurent à la merci d'un court-circuit ainsi qu'aux nouveaux bâtiments des Archives nationales à Pierrefitte.
Outre ces projets emblématiques, les autres priorités ne sont pas énumérés dans le discours de Nîmes. Le chef de l'État a néanmoins fixé quelques axes : les «grands monuments emblématiques», les cathédrales et les abbayes et le patrimoine des petites communes. Le besoin de financement de travaux sur les monuments historiques dépasse aujourd'hui 10 milliards d'euros, selon le «Rapport sur l'état du parc monumental français» établi par le ministère de la Culture en décembre 2007 - soit 3 milliards de plus qu'en 2002.
On peut penser également que le Panthéon, la basilique de Saint-Denis, le château de La Motte-Tilly, la tour de la Lanterne à La Rochelle, le théâtre antique de Sanxay, le Trophée d'Auguste à La Turbie, les toitures du château de Maisons, le cloître et l'ermitage Saint-Pierre de l'abbaye de Montmajour, la façade et les couvertures des bas-côtés du monastère de Brou, et même, le Mont-Saint-Michel pourront profiter de cette nouvelle manne.
En France, un cinquième des monuments classés est en péril. L'État n'en possède qu'une partie. Ce sont collectivités locales ou des propriétaires privés qui possèdent l'essentiel des églises, des châteaux, pour lesquels les travaux sont urgents. Cf la liste des églises en péril sur le blog de Benoît de Sagazan.
Les 100 millions d'aides pourraient être financés par les recettes d'un nouveau jeu de la Française des Jeux qui lancerait pour l'occasion un nouveau jeu de grattage. On rejoint là une vieille habitude de financement inaugurée par François 1er qui signa le 21 mai 1539 un édit instituant le monopole de la loterie nationale.
En 1644, le rusé Mazarin relance la loterie avec pour lots des objets précieux. C'est un succès et les recettes bénéficient aux Églises et hôpitaux jusqu'au milieu du 18è. Le 15 octobre 1757, la royauté établit une loterie permanente pour financer l'École Militaire. La vraie loterie commence en réalité le 30 juin 1776 avec la création de la Loterie Royale. C'est encore le succès : 11 millions de livres en 1789. Au nom de la morale, les révolutionnaires la suppriment le 15 novembre 1793.
Mais l'affaire était trop juteuse, la République avait besoin d'argent. S'asseyant sur la morale sans aucun état d'âme, la loterie redémarre le 30 septembre 1797, la Monarchie de juillet la supprime le 21 mai 1836. Seules les loteries de bienfaisance sont autorisées. Après la première guerre mondiale, la République a besoin d'argent. Alors, dès 1930 (avec les "Gueules cassées") on lance une "loterie" souscription appelée "la Dette". Mais le 3ème République manque encore d'argent, alors vite on pond un décret qui donne naissance à la Loterie Nationale, le 22 juillet 1933.
L'histoire du financement par la loterie est un éternel recommencement. ;o)
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