Souvent on répète à l'envi que les jeunes ignorent et négligent ce qui les a précédés. Des sortes d'OVNI superficiels, détachés du passé.
C'est donc avec plaisir et intérêt que j'ai pris connaissance des travaux d'une jeune tarnaise qui a des attaches en Alsace.
Mathilde Tournier indique sur son site :
"Pour peindre la fresque de l'Alsace annexée au IIIe Reich, avec l'objectivité de mon regard neuf et étranger à la région, j'avais décidé de camper des jeunes gens au passé différent - qui les avait amenés à pencher plutôt vers la France, ou plutôt vers l'Allemagne. Le but étant de montrer leur évolution tout au long de la guerre, d'expliquer leurs choix et la difficulté qu'il y a à en faire dans une situation où l'on ne se sent ni vraiment français, ni vraiment allemand, mais où le nationalisme exacerbé enjoint de choisir un camp.
Mais durant l'écriture d'Entre deux feux, je me suis vite rendue compte qu'un roman ne suffirait pas à retracer six annés d'annexion de l'Alsace, dans toute la complexité de ses rapports humains.
Mon second roman, entamé dans la foulée d'Entre deux feux, et publié le 3 septembre dernier (ironie du sort : le jour du 70e anniversaire de la déclaration de guerre...) aux éditions Privat.
S'il suit chronologiquement Entre deux feux, et poursuit l'aventure de ses jeunes protagonistes, De gré ou de force est aussi un récit en soi. Il s'ouvre sur le refus de Stéphane Hentzel, 22 ans en 1941, de se compromettre dans le nouveau régime, contrairement au choix que fait Walter Schwarz, d'un an son aîné, germanophile convaincu. Les deux années qui passent entre le début et la fin du livre, qui s'achève au milieu de l'année 1943, montrent un engrenage vers la guerre totale.
J'ai donc décidé de diviser mon travail en trois parties cohérentes, pouvant se lire chronologiquement, l'une à la suite de l'autre, ou bien séparément, chaque récit se tenant en lui-même.
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