"Qui rôde ainsi sous nos fenêtres ?
qui pleure ces tristes chansons ?
Ce sont les âmes des ancêtres,
qui cherchent leurs vieilles maisons ! "
(carte postale avec le texte de Théodore Botrel)
En cette période de Toussaint, j'ai repensé au comportement de certains face à la généalogie.
Comme beaucoup de généalogistes j'ai essayé de faire partager cette passion autour de moi. Je rencontrais en général trois types d'attitudes :
-Parfois de nouveaux chercheurs se déclaraient et commençaient avec élan leur enquête.
La perspective de retracer l'histoire de leur famille, de peut-être découvrir une branche à particule ou quelques uns des leurs ayant tutoyé l'Histoire, leur donnait une impulsion de départ. Ensuite, ils se piquaient au jeu et persistaient.
-Deuxième cas, des amis et connaissances se montraient indifférents au passé ou remettaient une éventuelle quête à plus tard.
-Troisième attitude, la plus surprenante : un violent rejet ! une sorte d'anxiété face à ce passé. Au début, j'ai envisagé une crainte de découvrir des brebis galeuses cachées dans le giron familial. Mais en insistant ou en leur laissant du temps pour que l'idée infuse et en revenant à la charge un peu plus tard, je me heurtais à un même refus crispé.
Cela me paraissait étrange. A force de questions calmes, par petites touches j'ai fini par me rendre compte que la vraie raison de cette position était la peur.
Cela peut paraître bizarre de dire que certains rejettent toute idée de recherches généalogiques parce qu'ils ont peur... de quoi ? réponse lapidaire "tous ces morts donnent le vertige !"
Leur angoisse se nourrit de la fuite du temps, de la disparition des générations les unes après les autres, avec ce sentiment que la faucheuse se rapproche d'eux. Retrouver des porteurs de leurs patronymes au temps de François 1er dans les arbres généalogiques de cousins généalogistes par exemple, les stresse. Ils ressentent une éventuelle connaissance comme une agression.
Alors que beaucoup de généalogistes en retrouvant leurs ancêtres ressentent une proximité et une sorte de tendresse pour certains d'entre eux, pour nos "effrayés" avant eux le néant, ils sont leur propre histoire. Passé, présent et futur, ne s'inscrivent que de leurs parents, éventuellement gds parents, à eux-mêmes et leur enfants.
Ils sont comme les lentilles d'eau sans racines, dérivant sur le fleuve du temps.
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