On parle souvent des hommes qui ont combattus, d’une manière ou d’une autre, lors des deux derniers conflits mondiaux et du devoir de mémoire qu’il nous faut perpétuer. On évoque beaucoup moins souvent l’engagement des femmes qui ne fut pas moins héroïque.
Emilienne MOREAU, surnommée la Jeanne d’Arc de Loos, avait 16 ans quand la première guerre mondiale a éclatée. Elle voulait devenir institutrice. En octobre 1914, les Allemands occupent Loos-en-Gohelle (62) et transforme le village en place fortifiée. Dès février 1915, Emilienne Moreau met en place une école dans une maison abandonnée. Parallèlement, lors de ses sorties, elle observe l’occupant, note ses positions, son armement. En septembre 1915, les Highlanders écossais (des soldats en jupe, pensez donc …) tentent de reprendre le contrôle de la ville. Emilienne part à leur rencontre et leur donne des informations sur l’ennemi. Elle transforme sa maison en poste médical , soigne les blessés. En tentant de porter secours à un soldat elle est prise sous le feu. Elle retourne chez elle, s’arme et élimine deux ennemis. Quelques temps plus tard, sa maison est cernée : elle tire au travers de la porte et tue deux soldats.
Le 27 novembre 1915, sur la place d’armes de Versailles, Emilienne Moreau reçoit la croix de guerre. Au milieu des poilus, elle est la seule civile, femme de surcroît et elle n’a que 17 ans !
La fin de la guerre lui permettra de reprendre une vie normale. Elle sera institutrice et militante à la SFIO à partir de 1930.
Mais 1940 arrive vite. Elle est surveillée étroitement par les Allemands. Cela ne l’empêche pas de participer activement à de nombreux mouvements de résistance : Brutus, Libération-Nord,… Elle est alors connue sous les pseudonymes de Jeanne Poirier ou Emilienne la Blonde. Elle résiste toujours, organise le passage de clandestins à l’étranger, effectue des missions aux quatre coins de la France et échappe plusieurs fois à l’arrestation fatale. Elle finira par fuir à Londres en août 1944, pour revenir en septembre.
Elle obtiendra la légion d’honneur, la croix de guerre 39-45 et sera l’une des six femmes faite Compagnon de la Libération.
Emilienne Moreau s’est éteinte le 5 janvier 1971, après avoir publié ses mémoires. S’il ne faut retenir qu’une chose d’elle, gardons cette phrase : « Vous, les jeunes, soyez prêts à défendre la paix et la liberté, car c’est ce qu’il y a de plus beau au monde ».
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Article très intéressant tout comme les autres ! Continuez, c'est très enrichissant !
Rédigé par : Sylvie | 08 décembre 2006 à 22:16
Emilienne Moreau s'était mariée à Just Evrard
un grand oncle du côté maternel, un cousin de ma grand-mère maternel.
Cordialement
ERIC DUBOIS
Rédigé par : dubois | 07 avril 2007 à 11:47