Banlieue ! Voilà un sujet à la mode. Et voilà un mot surprenant, formé de deux autres mots familiers des généalogistes : « ban » qui désigne la loi et « lieue », distance variable suivant les lieux et les époques entre 2,5 et 4 km.
Donc la banlieue n’est, depuis des siècles, rien d’autre que la zone d’une lieue soumise au ban, à la justice d’une ville ou d’un seigneur.
Si le terme peut paraître aujourd’hui banal, la banlieue était jadis source de revenu pour le seigneur, la ville voire l’abbaye propriétaire de la banalité (les terres se trouvant sur la banlieue). En effet les habitants de ces terres étaient tenus d’utiliser les objets banaux mis à leur disposition.
La banalité existait depuis le Moyen-Âge. Parmi les objets banaux, on trouvait le four, le moulin, parfois le pressoir. En plus de cette obligation, les utilisateurs étaient soumis à une taxe, par exemple 1 minot sur 14 pour le moulin. En contrepartie, le propriétaire du moulin ou du four était tenu de les maintenir en bon état de fonctionnement. Les cahiers de doléances condamnèrent quasi unanimement cette pratique et la redevance très lourde qui y était attachée. Elle fut supprimée à la Révolution.
Cependant les bans sont toujours présents dans notre quotidien : on les publie avant le mariage, dans les villes, à la campagne et dans les … banlieues.
A VISITER
Les redevances seigneuriales au Moyen Age sur l’excellent site de Fabrice Mrugala
Sur la banalité des moulins, le livre des source médiévales
Et chez nos amis québécois, une petite histoire de moulins et de banalité
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