Si le «travail de terrain» des généalogistes passe par les Archives départementales et les médiathèques, il passe aussi par les hameaux (autrement dénommés villages en Angoumois ou en Limousin).
Pendant des années et parce que j'étais un bourgeois au sens étymologique (habitant du bourg), j'ai ignoré ou méconnu la réalité rurale. La physionomie des maisons, leur architecture, leur intérieur, leur sol dallé, en terre battue ou en briques, tout m'était étranger ou presque - sauf les briques . Fils d'artisan et de "Regenta" (institutrice en occitan), je partageais ma vie entre le bourg et le pensionnat de Confolens (Charente limousine). En outre, celles ou ceux qui n'ont pas été en prise directe avec le dur milieu rural ne peuvent guère comprendre et/ou se souvenir.
Depuis que j'ai adhéré au Cybergroupe Généalogique Charente Poitevine (CGCP) et grâce à lui (il m'a boosté), j'ai visité et encore le week-end dernier nombre de hameaux de ma paroisse natale, en Charente de tradition limousine. Ceux qui ne tombent pas en ruines sont aux mains des Anglais, lesquels font, sans jugement, de louables travaux. Les pierres «aiguières» (pierres d'évier) me tendent leurs mains de gneiss (faux granit) et les portes béantes ou demi ouvertes sont une invite à en savoir davantage. Les fours à pain craquèlent de ne plus travailler. Maisons du passé, livrerez vous vos secrets ? Nos ancêtres qui y vivaient, simples laboureurs, forgerons, tisserands, etc. Qui étaient ils ?
Leurs voix se sont tues et seuls demeurent des noms sur le papier jauni des églises, photocopié grâce aux moyens modernes. Les descendants les cherchent. Mais les cherchent ils vraiment ? Ou ne cherchent ils que des ombres du passé ? J'ai eu moi-même ma part de tort en empilant les patronymes. Au point que mes archives ressemblent à un capharnaüm ! Mais il est des gens rigoureux à l'extrême. Je leur rends grâce, n'ayant pas leur rigueur. Auront-ils ma passion ? Je leur laisse la réponse.
Jacques Faury, le jeudi 2 novembre 2006
Avec l'aimable autorisation de l'auteur.
Regenta = institutrice en occitan, pas "rigento" qui n'est qu'une écriture phonétique
Rédigé par : peire | 31 août 2007 à 12:33
Bonsoir,
Et merci beaucoup pour votre remarque linguistique. Le texte est maintenant corrigé.
TS
Rédigé par : Thierry Sabot | 01 septembre 2007 à 19:34