Au cours de ces dernières années, par le biais de nos sites Web, j'ai souvent eu l'occasion de recevoir des messages demandant de l'aide. Parmi ceux-ci, un nombre non négligeable était des questions pour élucider des secrets découverts au hasard de la généalogie, d'autres au contraire plus ou moins révélés amenaient à faire des recherches généalogiques.
Des évènements comme les guerres, d'autres liés au poids des traditions ou aux aléas rencontrés dans une existence, au fil des générations ont tous pour point commun le silence. Le secret qui s'installe et s'enracine au sein des familles.
Parfois le proche entourage partage cette part d'ombre mais avec le temps les témoins disparaissent renforçant le poids du non dit.
J'ai noté les cas classiques d'enfants abandonnés de très jeunes mères sous la pression familiale, d'autres parce qu'elles étaient trop démunies. Familles où un enfant « malencontreux » devient celui de sa jeune grand-mère et frère ou sœur de sa propre mère.
Couple stérile devenant dans la discrétion et les petits arrangements intra familiaux parents déclarés d'un neveu ou d'une nièce.
Enfants se découvrant adoptés, enfants adultérins, enfants nés sous X, enfants nés d'amours interdites pendant les dernières guerres avec pour père par ex. un Allemand. Pour ce dernier cas à notre modeste échelle, on peut constater que cela n'a pas été rare.
Lorsque l'un ou l'autre de ces secrets affleure aux hasards d'un aveu tardif, d'une parole qui échappe, de vieux papiers retrouvés après la disparition des concernés, ceux qui étaient ou sont issus du secret reçoivent un terrible choc.
Certaines de ces histoires finissent par trouver un apaisement dans la découverte et un cheminement permettant des rencontres. Pour d'autres le tragique ou la désillusion sont au rendez-vous.
Que dire en conclusion qu'il n'y a pas de réponse unique...
Selon le pédopsychiatre connu, Marcel Rufo, toute vérité n'est pas bonne à dire :
« Et notamment quand les relations de l’enfant avec ses parents sont satisfaisantes. A quoi cela servirait-il de lui dire : "Tu es né d’un viol" ? Plutôt que de répéter aux parents qu’il faut toujours dire toute la vérité aux enfants sur leurs origines, il vaudrait mieux leur demander s’ils sont prêts à le faire et s’ils sont conscients de ce que la révélation de cette vérité peut entraîner comme conséquences sur le développement de l’enfant. Bien sûr, la psychologie est consciente des dommages du passé. Je m’en informe systématiquement et je trace à grands traits l’histoire de l’enfant. Mais dans un but précis : recréer un dynamisme ludique, et repérer chez cet enfant ce qui va lui être utile pour aller vers l’avenir. Car ce qui m’importe avant tout, c’est son avenir. »
Quelques liens :
§ Ils ont entre 57 et 63 ans. Ils sont 200.000 en France. Avec leurs enfants et petits-enfants, cela fait un million de français qui descendent d'allemands ayant occupés la France entre 1940 et 1945.
§ Conseil National pour l'Accès aux Origines Personnelles (CNAOP)
§ Guide en ligne d'Aide aux Recherches Familiales (GARF)
§ Mystère autour une naissance - Récit non romancé concernant une jeune fille de la haute bourgeoisie (famille royaliste) de la fin du 19ème siècle.
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