Peu de temps avant la Révolution de 1789, une réforme des lois pénales était déjà engagée.
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Dans la décennie précédente ce sujet était un sujet de préoccupation en Europe. Les Anglais s’en souciaient, eux ne pouvaient plus déporter, en raison de la guerre d’indépendance, leurs criminels au Maryland et en Virginie (Amérique).
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La déportation malgré les conditions très dures semblait un choix moins barbare que les peines prononcées antérieurement ou de la détention sur les pontons horribles.
C’est ainsi qu’à partir de 1787 les Anglais commencèrent à envoyer leurs condamnés vers l’Australie.
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Après la perte du Canada, en France la catastrophique tentative de colonisation de la Guyane, sous les ordres du ministre de la marine et des colonies Choiseul, entre 1763 et 1765, avait stoppé toute initiative en ce sens.
Les conditions de vie étaient si épouvantables que sur les 16 000 colons, principalement Alsaciens-Lorrains, il succombèrent en masse. Il n’en resta que quelques centaines.
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Cependant, en 1789 l’observation de l’expérience australienne des Anglais donnait à réfléchir en France.
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La constituante entreprit une révision des lois pénales. De la notion d’élimination des criminels par la peine de mort, par les galères, on s’orienta vers la réhabilitation possible
En 1791 la constituante préconisa la déportation des récidivistes ceci pour délivrer la société des incorrigibles.
Les mendiants et vagabonds sont également visés par la déportation.
A ces catégories s’est ajoutée celle des crimes politiques, les prêtres réfractaires, les contre-révolutionnaires…
En décembre 1792 le citoyen Collet demande la création d’un lieu de déportation en Guyane française.
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Sous le Directoire le code pénal de l’an IV / 1795 parmi diverses mesures confirme l’utilisation de bagnes pour certaines peines.
Lors du coup d’état du 8 fructidor en 1797 nombreux sont ceux qui sont condamnés au bagne guyanais.
Le coup d’état du 18 brumaire (1799) mit fin à la déportation en Guyane pour un temps.
En 1799 également l’île d’Oléron devient lieu de déportation temporaire.
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Cependant après l’attentat de la rue St Nicaise en 1800 les condamnés sont déportés aux Seychelles.
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En 1802 suspension de la déportation, la marine manque de navires. Les peines sont exécutées en forteresses.
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En 1867 au lieu de déportation en Guyane on choisit d’envoyer les condamnés en Nouvelle-Calédonie.
En 1880 changement on en revient à la Guyane, jugeant la Nouvelle-Calédonie pas assez dure pour les bagnards.
Deux fois par an des navires transportent environ 800 prisonniers de l’île St Martin de Ré vers St Laurent du Maroni en Guyane.
La loi sur la transportation fut supprimée du code pénal en 1938. C’est seulement après la seconde guerre mondiale que les derniers bagnards furent ramenés. Sur les 100 000 individus concernés par les bagnes coloniaux, 75 000 d’entre eux furent envoyés en Guyane. Parmi les plus célèbres signalons le capitaine Dreyfus victime d’une machination avant d’être réhabilité.
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Lettres du Bagne. Isabelle Dion et Hélène Taillemite
Collection Histoires d'outre-mer.
Archive nationales d'outre-mer, 2007, 168 pages.
(ISBN : 978-2-8499-5105-7), 22 euros
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lire l’article de Louis-José Barbançon et autres
Pour en savoir plus sur les bagnes
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