Emblème de la ville de Cahors, le Pont Valentré est le plus beau et le mieux conservé des ponts médiévaux européens. On fête cette année les 700 ans de la pose de sa première pierre.
Il est également un des plus significatifs de l’architecture militaire du Moyen-âge. Il s’élève à 40 mètres de hauteur au-dessus du Lot (Région Midi-Pyrénées), avec un profil légèrement en dos d’âne. Il comporte six arches au-dessus de la rivière, et deux arches sèches, dont une, rive gauche, a remplacé le pont-levis. Il est armé de trois tours munies d’archères et de mâchicoulis.
La décision de sa construction à l’ouest de Cahors, fut décidée par les consuls de la ville en 1306, et la première pierre posée le 17 juin 1308. L’expansion et la densification de la ville qui traversait son âge d’or, expliquent la construction de ce troisième pont sur le Lot qui devait entraîner la création d’un second axe commercial est-ouest. L’ouvrage fut probablement achevé autour de 1378.
Plus tard, au temps des guerres franco-anglaises, il a eu une fonction de forteresse destinée à défendre la ville contre les attaques en provenance du sud. Le pont fut restauré entre 1879-1882 par Paul Gout, disciple de Viollet-le-Duc, qui accentua particulièrement l’aspect militaire de l’ouvrage. C’est à cette époque qu’un petit diable fut sculpté au sommet de la tour centrale, les griffes désespérément prisonnières du ciment, rappelant la légende du pacte signé entre le premier architecte de l’édifice et le Malin qui se fit prendre à son piège !
En 1998, dans le cadre de l’inscription des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle au patrimoine mondial de l’UNESCO à Kyoto, le pont Valentré à Cahors, ainsi que la Cathédrale Saint-Etienne, et une vingtaine d’autres monuments et espaces naturels de la région Midi-Pyrénées, ont été sélectionnés comme meilleurs exemples possibles de ce patrimoine mondial.
La légende du diable
Le Pont date du XIVe siècle et sa construction a duré en tout et pour tout soixante-dix ans, de 1308 à 1378. C'est justement de la lenteur du chantier qu'est née la légende avec le diable.
Il existe deux versions relatives au Pont Valentré. L'une est très commune aux autres légendes des ponts du diable disséminés dans la France entière mais la seconde est plus originale.
La première prétend que l'architecte, lassé de la lenteur du chantier, avait pactisé avec le diable pour terminer son oeuvre au plus vite. En échange, la première âme qui traverserait le pont devait lui revenir. La construction achevée, l'architecte a fait passer... un chat. Fou de rage, le diable a arraché une pierre de l'édifice pour se venger.
Selon l'autre légende, le maître d'oeuvre se serait débarrassé du diable en lui demandant de porter de l'eau dans un crible en haut de la tour centrale. Mais c'est là chose impossible. Vexé, le diable revint chaque nuit pour desceller une pierre que les ouvriers se lassèrent de remplacer.
Longtemps, une pierre a effectivement manqué au sommet de la tour centrale. Jusqu'à ce qu'en 1879, au moment de la restauration du pont, l'architecte Paul Gout ait l'idée de faire sculpter un diablotin arrachant une pierre dans le cube resté béant, pour concrétiser la légende.
Pour en savoir plus:
§ LePontValentre700 : Association qui couvre l'événement
§ PontValentre : Site très détaillé sur le pont
§ Ladepeche : Article de presse
P.S. Ceux qui sont de passage dans la région pour les vacances doivent impérativement visiter ce trésor de l'architecture médiévale. Et en profiter pour visiter le petit village de Larnagol qui vaut le détour, situé à 40km de Cahors ;-)
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