On pensait avoir atteint l'horreur suprême, le plus profond du plus horrible, avec les camps de concentrations et les chambres à gaz de triste mémoire...
Aujourd'hui, plus de soixante ans après, on découvre au travers de témoignages récents ce qu'étaient les Sonderkommando. Les derniers survivants, dont Shlomo Venezia fait partie, commencent à décrire l'enfer qu'ils ont vécu. Ces hommes, contraints à collaborer à l'extermination, faisaient entrer les prisonniers dans les chambres à gaz, évacuaient les cadavres, remplissaient les fours crématoires et évacuaient enfin les cendres des victimes.
Horreur de l'horreur que la tâche qu'ils sont obligés d'accomplir avant d'être souvent éliminés comme les autres.
Il y a peu de trace de ces hommes. Certains ont laissé des récits, enfouis sous les cendres, qui ont été retrouvé, presque par hasard : il est plus facile d'oublier (d'ignorer ?) que de faire des recherches pour trouver les témoignages de cette atrocité.
On comprend facilement que la culpabilité ait envahie le coeur de ces hommes qui ont souvent préféré se taire plutôt que parler. Qui pourrait les en blamer ?
Shlomo Venezia, a été libéré le 6 mai 1945. Aujourd'hui il arrive enfin à parler de ce temps qui semble d'un autre temps, de l'atroce souvenir d'une vie qui ressemblait plus à une mort. Comme l'écrit Simone Veil dans la préface de son livre : "Chaque jour, il aurait préféré mourir et pourtant, chaque jour, il luttait pour survivre".
Merci à toi Shlomo, et aux quelques autres, d'avoir su tirer les mots du plus profond de toi afin que nous puissions chaque jour nous souvenir que nous vous devons notre liberté.
Pour en savoir plus :
Sonderkommando. Dans l'enfer des chambres à gaz - Shlomo Venezia en collaboration avec Béatrice Pasquier - Albin Michel
Des voix sous la cendre - Georges Bensousssan - Calmann-Lévy
Et ce magnifique site d'une picarde (qui ne dit pas son nom) qui a accompli un travail de recherche passionnant à ce sujet.
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