En espagnol « retirada » signifie retraite. Fin janvier et début février 1939, près d'un demi million de réfugiés espagnols fuyant les troupes de Franco, passent les Pyrénées pour trouver refuge en France, principalement dans le Languedoc-Roussillon.
Suite à la chute de la 2ème République espagnole, le général Franco obtient les pleins pouvoirs pour diriger le pays et commence à établir une dictature sur le peuple espagnol. Celui-ci scelle des alliances avec l'Allemagne d'Hitler et l'Italie de Mussolini, qui lui fournissent des armes et matériel de guerre pour combattre les républicains communistes appuyés par les brigades internationales.
La chasse aux républicains était ouverte, ils étaient pourchassés à travers tout le pays, Madrid, Valence, Alicante, la répression était impitoyable, on parle de 10.000 assassinats, ce fut ensuite le tour de Barcelone, dernier refuge pour les fugitifs, la capitale catalane tomba le 26 janvier 1939.
Il s'en suit un exode massif de la population vers la seule destination possible : la France. Les trois seuls points de passage étaient le col d'Arès à Prats-de-Mollo, le col du Perthus, et la route de Cerbères sur la côte Méditerranéenne. Une route dure et pénible de plusieurs jours de marche, voire des semaines, pour des blessés, femmes et enfants, beaucoup y perdront la vie.
Mais la France n'est pas prête à accueillir un tel flot de réfugiés, les femmes et les enfants sont répartis dans les quelques centres d’hébergement disponibles, tandis que les hommes sont groupés plusieurs semaines sur les plages du Roussillon à même le sable et doivent affronter le froid, la faim, la maladie avant d’être internés par la suite dans différents camps répartis dans le sud de la France.
Le 31 janvier, Albert Sarraut, ministre de l'intérieur français se rend à Prats-de-Mollo pour assister à cet exode humanitaire. Pour accueillir ces réfugiés on construit quatre camps de d'hébergement dans la vallée du Tech. Les abris sont construits en branches, feuilles, tout ce qui peut servir est récupéré. Les arbres environnants les camps sont abattus pour faire du bois de chauffage. Pour contrer le froid on en vient à brûler le matériel scolaire et les crosses des armes à feu. Il faut acheminer en urgence 30 tonnes de nourriture par jour pour faire survivre cette marée humaine.
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